Grains de beauté et cancer de la peau : quand faut-il s'inquiéter ?
Publié le 09 avril 2015 à 10:48
Faites-vous surveiller régulièrement vos grains de beauté ? Tandis qu’une campagne de sensibilisation vient de débuter afin de sensibiliser le grand public à ce problème, le Docteur Sulimovic, dermatologue, répond aux questions de la rédac pour savoir, notamment, si l’on peut surveiller ses grains de beauté tout seul.
La Roche-Posay lance une campagne sur la prévention des cancers de la peau
Parce qu’une détection précoce est essentielle pour prévenir les cancers de la peau (dans 90 % des cas, un mélanome diagnostiqué suffisamment tôt peut être traité efficacement) et parce que chacun peut être acteur de cette prévention en adoptant des gestes simples, La Roche-Posay lance SKINCHECKER, une campagne internationale de sensibilisation, pour inciter chacun à examiner ses grains de beauté et ceux de ses proches.
52 % de la population n’a jamais fait examiner ses grains de beauté
Une nouvelle enquête exclusive menée par Ipsos pour La Roche-Posay dans 23 pays de plusieurs continents s’est intéressée au comportement de la population face au soleil et à la connaissance globale des risques associés à l’exposition solaire.
Alors que le nombre de cas de mélanomes est en constante hausse, cette enquête révèle que 52 % des personnes dans le monde n’ont jamais fait examiner leurs grains de beauté par un dermatologue.
Le constat est sans appel : une grande majorité des personnes interrogées (88%) est consciente du risque de développer un cancer de la peau en cas d’exposition au soleil sans protection. Pourtant, et alors qu’un examen attentif est la première étape indispensable du processus de détection et de prévention, seule 1 personne interrogée sur 2 dit avoir consulté un dermatologue pour faire vérifier ses grains de beauté, 1 personne sur 4 ne s’est jamais auto-examinée, et seulement 1/3 les examine de façon régulière, au moins une fois par an.
Peut-on vraiment s’auto-surveiller seul à la maison ou est-il préférable de consulter un dermatologue ?
Nous avons interrogé le docteur Luc Sulimovic, Dermatologue et Président du Syndicat des Dermatologues et Vénéréologues, pour en savoir plus.
Combien de personnes développent des cancers de la peau chaque année en France ?
Les derniers chiffres de l'Institut National du Cancer font état de plus 11 000 nouveaux cas de mélanomes en 2012 avec 1672 décès en France. Concernant le monde : En se référant à l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 132 000 cas annuels de mélanomes sont déclarés dans le monde entier.
Y-a-t-il plusieurs types de cancers de la peau ?
Oui, tout à fait :
- Le mélanome cutané, une tumeur maligne, il représente 10% des cancers de la peau. Cancer agressif, le mélanome doit être détecté dès le début de son évolution pour permettre une prise en charge précoce, seul élément qui laisse au patient le maximum de chances de guérison. Le seul traitement efficace consistant en l’ablation d’une tumeur débutante.
- Les carcinomes basocellulaires. 70 % des carcinomes cutanés sont des carcinomes basocellulaires. Ce sont les cancers les moins graves dans la mesure où ils menacent rarement le pronostic vital.
- Les Carcinomes spinocellulaires (ou épidermoïdes) sont plus rares (20 % des cancers cutanés) mais plus agressifs que les carcinomes basocellulaires.
- Les kératoses actiniques qui sont des lésions pré-cancéreuses qu'il faut prendre au sérieux, car c'est une indication pour le patient et le médecin d’épuisement du capital solaire d'où la nécessité de dépistages réguliers des cancers de la peau
Un cancer de la peau se développe-t-il toujours à partir d'un grain de beauté ?
Non, dans 70 à 80 % des cas, il apparaît sur une peau saine.
Un cancer de la peau est-il toujours provoqué par une exposition au soleil ?
Selon l’INCa (Institut National du Cancer), 70% des mélanomes cutanés sont liés à des expositions excessives au soleil, principalement pendant l’enfance.
A partir de quelle dose d'exposition au soleil, estime-t-on que c'est dangereux pour la peau ?
Pour chacun cela est différent et fonction de son phototype, c'est-à-dire de son type de peau et de son capital soleil.
Faut-il réellement voir un dermatologue tous les ans pour se faire examiner ?
Pour les sujets dits à "risques", oui - c'est-à-dire les phototypes clairs, les personnes ayant des antécédents familiaux de cancers de la peau, les personnes exposées involontairement aux UV, celles qui ont de nombreux grains de beauté (plus de 50) ou qui ont eu des coups de soleil pendant l'enfance.
Peut-on se surveiller tout seul et de quelle façon ?
Le cancer de la peau est le seul visible à l'œil nu, donc il faut pratiquer une auto-surveillance très régulière. Plus on est familier avec sa peau, plus il est facile de repérer de nouvelles taches pigmentées ou des changements de ses grains de beauté. 90 % des cancers de la peau peuvent être guéris s’ils sont dépistés à temps.
Quand faut-il s'inquiéter ?
Lorsqu'un grain de beauté change de forme, de couleur ou qu'il grossit si une nouvelle tache apparaît sur votre peau.
Tous les grains de beauté d'une même personne se ressemblent. Celui qui n'est pas comme les autres doit vous alerter et vous devez consulter un dermatologue.
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