Les poux, un véritable casse-tête pour les parents !
Publié le 13 octobre 2013 à 05:00
Les poux s’accrochent, se camouflent, résistent à l’eau… un véritable casse-tête pour s’en débarrasser…
Qu'est ce qu'un pou ?
Le véritable nom du pou est pediculus humanus capitis. Il s’agit du pou de la tête qu’il ne faut pas confondre avec d’autres poux, les pediculus corporis, les poux de corps, que l’on trouve sur la peau, dans les vêtements et la literie ou encore les poux du pubis ou morpion, les phtirius inguinalis, qui préfèrent les zones plus intimes.
Le pou de tête a une durée de vie relativement courte : de 6 à 8 semaines. Les poux adultes mesurent entre 2 et 4 millimètres. Ils sont transparents lorsqu’ils sont à jeun et colorés en gris après leur repas. Ils sont hématophages, c'est-à-dire qu’ils se nourrissent essentiellement de sang (ce qui provoque d’ailleurs les croûtes et les démangeaisons).
Ils sont recouverts d’une cuticule imperméable qui leur permet de résister presque à tout (aux shampoings classiques, à l’eau chlorée des piscines, à des variations de température…). Ceci explique pourquoi il est si difficile de s’en débarrasser. Si l’air est toxique, ils sont même capables de fermer les quatorze orifices nécessaires à leur respiration !
Côté reproduction, la femelle s’accroche, grâce à ses pinces, au cuir chevelu et va pondre de 4 à 10 lentes par jour pendant 3 à 4 semaines !
Des lentes, de forme ovale, sont donc posées sur les cheveux (mais toujours à moins de 5mm du cuir chevelu afin de profiter de la température corporelle) durant 7 à 10 jours. Au bout de ce laps de temps, le pou sort de la lente et devient une larve. La lente reste toutefois collée au cuir chevelu, et se présente sous forme d’une coquille vide et blanchâtre.
En moins de 15 jours la larve devient un pou adulte… et le cycle peut recommencer !
Contre les poux, la prévention est primordiale !
Attention, la présence de poux dans les cheveux ne veut absolument pas sous-entendre qu’il existe un manque d’hygiène.
Les premiers signes qui doivent vous faire soupçonner la présence de poux dans la chevelure de votre enfant sont les démangeaisons. En effet, le pou, comme le moustique, injecte une substance anticoagulante au moment de la piqûre, substance qui est très irritante et qui est à l’origine du grattage.
Il vous faut alors inspecter le cuir chevelu méthodiquement : placez-vous en pleine lumière, car ces parasites ne sont pas faciles à repérer (les poux sont aussi petits qu’une graine de sésame et se déplacent très rapidement). Les lentes seront plus faciles à repérer ; elles ressemblent à des pellicules mais, à la différence des pellicules, elles restent fermement fixées au cheveu et sont très difficiles à déloger.
Le pou affectionne certaines zones : derrière les oreilles et à l’arrière du cou ; cherchez donc bien à ces endroits-là !
La prévention consiste également à apprendre les bons gestes. Si vous repérez des poux dans les cheveux de votre enfant, prévenez l’école ; en effet, un seul enfant non traité peut contaminer toute la classe.
Apprenez à votre enfant quelques bases : ne pas échanger ses affaires et notamment celles qui sont en contact avec les cheveux : bonnet, écharpe, brosse…Le problème de l’école c’est que les manteaux sont collés les uns aux autres, les matelas de sieste empilés les uns sur les autres. C’est pour cela qu’il est très important d’informer l’enseignant le plus rapidement possible de la présence de poux afin que tous les parents soient informés et surveillent le cuir chevelu de leur enfant.
Les traitements contre les poux
Il existe de nombreux produits anti-poux commercialisés, qui contiennent notamment du malathion ou de la perméthrine. Ces produits ont déjà largement prouvé leur efficacité, encore faut-il les utiliser correctement…
La plupart de ces produits doivent être utilisés sur cheveux secs ; en effet, si vous les appliquez sur cheveux mouillés, le produit sera dilué et l’efficacité moindre. Il faut également bien suivre les conseils notifiés par le fabricant (notamment pour la durée d’application).
La plupart des produits disponibles sont très actifs sur les poux adultes mais beaucoup moins sur les lentes. C’est pour cette raison qu’il est conseillé de refaire un deuxième traitement 7 à 10 jours plus tard (pour tuer les poux adultes avant qu’ils n’aient eu le temps de pondre à leur tour) et un troisième traitement 21 jours plus tard, pour être certain d’éradiquer tous les poux adultes (cycle de reproduction).
Les produits sont, certes, très efficaces, mais il faut impérativement passer par la phase peigne fin afin de retirer le maximum de lentes et de poux.
Il faut laver à la machine au moins à 60° tout ce qui peut être lavable (habits, draps, oreillers, peluches…).
Il faut surveiller toutes les personnes dans l’entourage de l’enfant et traiter s’il y a le moindre doute.
Malgré toutes ces précautions, parfois les poux restent. La plupart du temps, cela provient juste du fait que les traitements aient été mal faits (1er jour, 7ème jour et 21ème jour) ou parce que l’enfant a été contaminé (ou plutôt re-contaminé) par un enfant de son entourage qui n’a pas été traité.
Cependant, il a été constaté, depuis quelques années, des souches de poux résistantes. Ces souches nécessitent l’utilisation de nouveaux produits, dont l’ivermectine, molécule disponible par voie orale, mais qui n’a pas encore d’AMM (Autorisation de mise sur le marché) en France. Cette molécule est actuellement utilisée pour les traitements contre la gale ou les parasitoses digestives. Cependant, certains médecins ne souhaitent pas la prescrire craignant les effets indésirables dus à la prise par voie orale. La solution idéale serait d’utiliser cette molécule par voie locale : des études ont déjà été réalisées sur ce sujet et ont donné d’excellents résultats pour cette forme locale tant par son efficacité que par sa tolérance.
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