Quelle différence entre la sensibilité au gluten et la maladie coeliaque ?
Publié le 17 juin 2014 à 09:15
Vous pouvez très bien avoir un peu de mal à digérer les pâtes, les pizzas, le pain, mais vous n’êtes pas pour autant atteint de la maladie cœliaque (ou intolérance au gluten)… vous êtes sans doute juste sensible au gluten !
Sensibilité au gluten ou maladie cœliaque ?
Le régime « sans gluten » est de plus en plus à la mode. Cependant, il ne faut pas confondre une simple sensibilité au gluten et la véritable intolérance au gluten, ou maladie cœliaque, qui oblige à retirer de son alimentation tous les produits qui contiennent du gluten.
La maladie cœliaque, qu’est-ce-que c’est ?
La maladie cœliaque est une maladie auto-immune qui provoque une réaction inflammatoire au niveau intestinal lorsque l’on mange du gluten. Cette réaction inflammatoire empêche une bonne absorption des vitamines et des nutriments, ce qui engendre des carences parfois graves pour la santé.
La maladie cœliaque entraîne de nombreux symptômes, comme des problèmes de diarrhées, de ballonnements, de fatigue, de douleurs abdominales, voire même des troubles articulaires et neurologiques.
En France, 500 000 personnes seraient touchées par cette maladie. Cependant, les médecins voient de plus en plus de personnes en consultation qui présentent les mêmes symptômes sans pour autant être réellement atteintes par la maladie cœliaque.
Quelle différence avec la sensibilité au gluten ?
La maladie cœliaque peut être diagnostiquée grâce à des marqueurs sanguins ou encore avec une biopsie intestinale.
Lors d’une "sensibilité au gluten" il n’existe pas de marqueurs spécifiques au niveau sanguin, ni d’altération de la membrane intestinale: les personnes qui sont touchées par ce problème peuvent juste dire qu’elles souffrent de problèmes digestifs lorsqu’elles mangent des aliments contenant du gluten et que ces symptômes s’améliorent lors de l’arrêt de la consommation de gluten.
"La sensibilité au gluten est un peu une forme bâtarde de l'intolérance au gluten", précise le Professeur Bruno Bonaz, gastro-entérologue au CHU de Grenoble. "Peut-elle à terme déboucher sur celle-ci ? Pour l'instant, on ne sait pas". Cette forme de sensibilité au gluten touche cependant beaucoup de monde : environ 6% de la population.
La plupart du temps, les personnes sensibles au gluten ont juste besoin de diminuer les quantités de gluten qu’elles absorbent pour observer une amélioration des symptômes digestifs, tandis que les personnes véritablement intolérantes au gluten (maladie cœliaque) doivent totalement exclure ce produit pour se sentir mieux.
Pourquoi de plus en plus de personnes sensibles au gluten ?
Plusieurs hypothèses pourraient expliquer cette augmentation constante de personnes sensibles au gluten :
- Pour répondre aux besoins de l’industrie agro-alimentaire, le blé a subi de nombreuses modifications génétiques depuis quelques années : sa teneur en gluten a été augmentée.
- Une protéine associée au gluten, l’ATI (inhibiteur de l’amylase trypsine), a également été augmentée : "Pour rendre le blé plus résistant aux insectes, la teneur en ATI a été renforcée", note la nutritionniste Barbara Konitzer. Selon un groupe de recherche de l'université de Mayence en Allemagne, "celle-ci pourrait entraîner des réactions immunitaires anormales".
- Le blé serait plus présent dans notre alimentation, notamment dans les produits transformés, car il est utilisé pour ses propriétés épaississantes et liantes… une bonne raison pour préférer la cuisine maison !
Dans quels aliments se cache le gluten ?
Le gluten est une protéine qui se trouve dans certaines céréales comme le blé, l’avoine, l’orge, le seigle, l’épeautre.
On le retrouve donc dans de nombreux aliments comme le pain, les gâteaux, les pâtes, les céréales du petit déjeuner, les pizzas, la semoule, mais aussi dans la bière, le surimi, les cacahuètes grillées, la poudre de cacao, le jambon sous vide, le poisson pané et même dans de nombreux médicaments (comme le Doliprane par exemple)…
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