La sclérose en plaques
Publié le 28 mai 2014 à 09:00
La sclérose en plaques : une maladie qui peut devenir très handicapante au fil des années. 80 000 français sont touchés par la sclérose en plaques : un point sur cette maladie qui évolue par poussées, et qui devient peu à peu très invalidante.
La sclérose en plaques : qu’est-ce-que c’est ?
La sclérose en plaques est une maladie auto-immune qui touche le système nerveux central. Cette maladie porte ce nom car les parties du système nerveux touchées ressemblent à des plaques visualisables lors d’une IRM.
La sclérose en plaques se caractérise par des réactions d’inflammation qui entraînent la destruction de la myéline par endroit (la myéline est une gaine qui entoure les fibres nerveuses). Les influx nerveux sont alors plus lents, voire complètement bloqués, ce qui entraîne différents symptômes plus ou moins invalidants.
La sclérose en plaques évolue généralement par poussées durant lesquelles les symptômes réapparaissent ou de nouveaux symptômes apparaissent. Peu à peu, les poussées laissent des séquelles qui deviennent de plus en plus invalidantes.
L’évolution de la sclérose en plaques est imprévisible, chaque cas sera différent : certaines personnes auront des formes bénignes (sans difficultés physiques) même après 10 à 20 ans, tandis que d’autres formes pourront évoluer très rapidement et devenir très vite invalidantes. Certaines personnes n’auront même qu’une seule poussée dans toute leur vie.
Plus de 2 millions de personnes sont concernées par la sclérose en plaques dans le monde, dont 80 000 français. La maladie est généralement diagnostiquée entre 20 et 40 ans (toutefois, elle peut concerner des enfants dans 5% des cas).
Sclérose en plaques : les symptômes
Les symptômes peuvent être très variables d’un individu à l’autre. Ils dépendent notamment de la localisation des plaques dans le système nerveux. Très souvent, la maladie commence par un symptôme, puis d’autres apparaissent peu à peu au fur-et-à-mesure des poussées.
Les principaux symptômes de la sclérose en plaques
- Engourdissement d’un ou plusieurs membres.
- Troubles de la vue, habituellement un œil à la fois : perte de vision, vision double, voile, mouvements oculaires involontaires. Les troubles oculaires sont souvent l’un des premiers symptômes à apparaître.
- Décharges électriques, fourmillements, douleurs brèves.
- Troubles de la marche (difficultés à contrôler ses mouvements), tremblements.
- Fatigue importante.
- Contractures ou spasmes musculaires.
- Perte d’équilibre.
Au bout de plusieurs années, et donc de plusieurs poussées successives, les troubles deviennent de plus en plus invalidants avec des difficultés d’élocution, des problèmes de constipation, d’incontinence urinaire, de dysfonctionnement sexuel, de troubles de mémoire, une paralysie partielle voire totale de n’importe quelle partie du corps.
Sclérose en plaques : les facteurs de risque
Les causes de l’apparition d’une sclérose en plaques ne sont pas vraiment connues. On peut juste affirmer que certaines personnes sont plus à risque que d’autres :
- Les individus ayant un parent proche souffrant d’une sclérose en plaques : le risque passe de 0,1 % (dans la population générale) à 1 à 3 %. La sclérose en plaques n’est pas vraiment une maladie héréditaire, on sait juste que certains gènes peuvent entraîner une susceptibilité accrue à développer la maladie.
- Les femmes sont 2 fois plus touchées que les hommes.
- Les populations vivant à une latitude élevée dans l’hémisphère nord ou dans l’hémisphère sud semblent plus touchées (5 fois plus) que sous les climats méridionaux ou tropicaux. On ne connaît pas exactement la cause, mais plusieurs études tendent à prouver qu’un déficit en vitamine D (vitamine apportée par le soleil) serait lié à un plus grand risque de développer une sclérose en plaques.
- Les personnes atteintes de diabète type 1, d’un problème de thyroïde de nature auto-immune ou d’une maladie inflammatoire de l’intestin semblent un peu plus à risque pour développer une sclérose en plaques.
- Les gros fumeurs (20 à 40 cigarettes par jour) ont environ 2 fois plus de risques de développer une sclérose en plaques que les non-fumeurs.
Sclérose en plaques : le diagnostic
Le diagnostique de la sclérose en plaques est souvent difficile car il n’existe pas de test spécifique à cette maladie et les symptômes peuvent être assimilés à d’autres maladies.
Il faut généralement avoir subi 2 poussées ou plus, pour poser un diagnostic. Lorsqu’on suspecte une sclérose en plaques, le diagnostic sera confirmé par une IRM (Imagerie par résonance Magnétique) qui permet de visualiser les lésions de démyélinisation et leurs localisations.
Sclérose en plaques : les traitements
Il n’existe pas de traitement qui permette de soigner la sclérose en plaques. On utilise des médicaments qui atténuent les symptômes et qui ralentissent la progression de la maladie.
Plus les traitements débutent tôt, plus les chances de réduire les poussées sont grandes.
Lors des poussées, on n’utilise pas forcément de médicaments, sauf lorsque les symptômes sont très gênants : dans ce cas on administre généralement des corticostéroïdes.
Il existe 3 types de traitements de fond pour réduire la fréquence des poussées
Les immunomodulateurs
Ce sont des molécules de la famille des interférons bêta (Avonex®, Betaseron®). Les interférons bêta aident le système immunitaire à combattre les infections et les tumeurs. Dans le cas de la sclérose en plaques, ils diminuent d’environ 30% la fréquence des poussées.
Les inhibiteurs sélectifs des molécules d’adhésion (Tysabri®)
Ces médicaments empêchent les lymphocytes T (cellules du système immunitaire) de pénétrer dans le cerveau pour y déclencher des réactions inflammatoires.
Les immunosuppresseurs (Novantrone®)
Ils sont réservés aux formes très graves de la maladie ou résistantes aux autres traitements, en raison de leurs effets secondaires toxiques
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