La césarienne : quand et comment la pratique-t-on ?
Publié le 23 janvier 2014 à 12:00
La césarienne, pratiquée dans 20 % des accouchements en France, peut être faite en urgence ou encore programmée à l’avance.
Une césarienne : comment cela se passe-t-il ?
La césarienne est un acte chirurgical ayant pour but de mettre un bébé au monde.
Cette intervention se pratique le plus souvent sous anesthésie loco-régionale (rachi-anesthésie ou péridurale), plus rarement sous anesthésie générale. Elle est réalisée dans un bloc opératoire.
Des appareils (tensiomètre, mesure du pouls, de la fréquence cardiaque…) sont posés sur la maman pour mesurer les constantes durant l’intervention.
L’opération, qui dure en moyenne 45 minutes, consiste à pratiquer une incision de 8 à 10 cm au niveau du pubis (qui aura été préalablement rasé). Cette incision, généralement horizontale, peut être pratiquée verticalement de façon exceptionnelle, en cas d’urgence. Un champ opératoire (un tissu) est tendu pour éviter que la maman ne voie les gestes du chirurgien.
Une fois l’incision pratiquée, le tissu musculaire est écarté, puis l’utérus incisé. Le liquide amniotique est aspiré avant la sortie du bébé.
Le chirurgien recoud ensuite les différentes couches incisées.
Si sa présence est autorisée par le corps médical, le papa peut assister à cette césarienne en se plaçant à côté de la tête de la maman.
La maman est ensuite transférée en salle de réveil pour surveiller la tension, le pouls, la respiration, les saignements éventuels, avant d’être reconduite dans sa chambre.
Quand pratique-t-on une césarienne ?
En France, selon les normes de l’OMS (Organisation mondiale de la santé), trop d’enfants naîtraient par césarienne. En effet, ces normes de l’OMS estiment qu’un taux de 10 % d’accouchements par césarienne serait une norme standard. Chez nous, ce taux s’élève à 20%, contre seulement 6 % aux Pays-Bas ou en Suède par exemple.
Normalement pratiquées lors de situations médicales précises, la césarienne est parfois faite, en France, pour des convenances personnelles, et notamment pour le choix de la date d’accouchement. Il convient toutefois de rappeler que la césarienne reste une intervention chirurgicale et que les risques de mort maternelle soit augmentés par 3,5 par rapport à un accouchement par voie basse.
Quelles sont les situations médicales nécessitant une césarienne ?
En principe, on pratique une césarienne quand l’accouchement ne peut pas se faire par voie basse, c’est-à-dire par les voies naturelles.
- Parfois la césarienne doit être pratiquée en urgence quand l’accouchement ne se passe pas aussi bien que l’on pouvait l’espérer : col de l’utérus qui ne se dilate pas suffisamment, anomalie dans le rythme cardiaque fœtal, bébé trop gros qui ne parvient pas à passer…
- Parfois la césarienne peut être programmée pour des raisons médicales : bassin de la mère trop étroit, bébé qui se présente par le siège, obstacle à la sortie de l’enfant (fibrome, kyste ovarien, placenta prævia qui est se situe trop bas et qui empêche le passage du bébé), cordon ombilical qui risque de faire courir un risque à l’enfant…
- La césarienne peut être également pratiquée quand une grossesse doit être interrompue avant terme pour préserver la santé de la maman ou du bébé : hémorragie maternelle, naissance multiple (3 bébés ou plus), maladie de l’enfant (retard de croissance, diabète), maladie de la mère (diabète non équilibré, pathologie cardio-vasculaire), incompatibilité rhésus…
Que se passe-t-il après une césarienne ?
Après les 2 heures passées en salle de réveil, la maman est reconduite dans sa chambre.
La sonde urinaire placée durant l’anesthésie restera en place durant 8 à 24 heures.
Une perfusion sera conservée de quelques heures à quelques jours : elle permet d’apporter des sels minéraux, de l’eau, du sucre, mais aussi des antidouleurs et des antibiotiques en cas de besoin.
En attendant la reprise d’un transit intestinal normal qui va se faire progressivement (entre 48 et 72 heures), une alimentation légère sera proposée (tisane, biscottes, bouillons, yaourts).
Le premier lever se fait dans les 10 à 24 heures qui suivent la césarienne à l’aide du personnel soignant : il est important de se déplacer pour éviter les problèmes de phlébites (même si des anticoagulants sont administrés par voie sous-cutanée).
Les contractions utérines post-accouchement, encore appelées tranchées vont permettre à l’utérus de retrouver sa taille initiale ; ces tranchée, qui sont parfois un peu douloureuses, peuvent durer 3 ou 4 jours. Elles seront plus fortes en cas d’allaitement car le bébé, en tétant, déclenche la production d’ocytocine, hormone qui agit sur la montée de lait mais qui stimule également la contraction de l’utérus. Les tranchées sont plus douloureuses lors du 2ème ou du 3ème bébé car les fibres musculaires ont été distendues à plusieurs reprises.
Les lochies ou pertes de sang, évacuées grâce aux tranchées, sont plus importantes après une césarienne qu’après un accouchement par voie basse. Elles seront très conséquentes les 4-5 premiers jours et disparaîtront peu à peu dans les 4 semaines qui suivent.
Les soins de la cicatrice sont assurés par le personnel soignant les premiers jours. Ils sont totalement indolores.
L’hospitalisation après une césarienne dure de 5 à 7 jours. Les fils sont retirés lors de la sortie.
Le tonus musculaire est particulièrement malmené lors d’une césarienne. Il faudra compter de 3 à 5 mois pour que les muscles et les ligaments retrouvent leur état d’origine.
Une césarienne entraîne-t-elle forcément d’autres césariennes pour les grossesses suivantes ?
Pas forcément, tout dépend des circonstances qui ont amené à faire la césarienne : si celle-ci était due à une cause permanente comme un bassin trop étroit, une nouvelle césarienne sera obligatoire pour les prochains accouchements. Par contre, si le recours à une césarienne a été motivé pour une cause accidentelle (souffrance fœtale, présentation par le siège, hémorragie…), on ne procédera pas forcément à une autre césarienne.
Y-a-t’il un délai à respecter pour une nouvelle grossesse ?
On recommande un an d’écart avant une nouvelle grossesse pour permettre une récupération complète de l’utérus.
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