Comment se prémunir des infections pendant la grossesse ?
Publié le 15 octobre 2014 à 09:37
Au cours de leur grossesse, les femmes sont exposées à de nombreuses maladies infectieuses. La plupart sont bénignes, mais, cependant, certaines d’entre elles peuvent être dangereuses pour la maman ou le fœtus : rubéole, varicelle, cytomégalovirus, herpès, hépatite, sida, toxoplasmose, listériose… Des mesures de prévention permettent souvent la contamination.
Il existe plusieurs types de maladies infectieuses : les infections virales, parasitaires ou bactériennes.
- Les infections virales
La rubéole
Lors d’une contamination par la rubéole, le risque embryonnaire est très important pendant le 1er trimestre de grossesse et notamment entre la 6ème et la 8ème semaine. Les organes les plus touchés sont les yeux (cataracte, glaucome), les oreilles (surdité), le système nerveux central.
Une atteinte après le 5ème mois ne provoque pas de malformations mais une infection néonatale aux multiples conséquences : l’enfant est de petite taille et peut présenter des atteintes du foie et de la rate (qui seront de grosse taille), une thrombopénie (baisse des plaquettes), une méningite…
En prévention de la rubéole
La législation française a rendu normalement obligatoire la vaccination avant l’âge de procréer (vaccins ROR® ou Priorix®). Hélas, en France, encore 30 % des femmes ne suivent pas cette recommandation et se retrouvent enceintes sans être immunisées. Pourtant, cela reste le plus sur moyen d’être protégé.
La varicelle
La varicelle peut, non seulement, entraîner des complications pulmonaires chez la maman, mais le virus peut également provoquer un avortement tardif, la mort in utero, un accouchement prématuré ou une varicelle néonatale.
En prévention de la varicelle
La meilleure façon de se protéger, si l’on n’a pas eu la varicelle étant enfant, est de se faire vacciner (le vaccin s’appelle Varivax®) si l’on a un projet de grossesse.
L’infection à cytomégalovirus
C’est l’infection fœto-maternelle la plus fréquente dans les pays industrialisés. En France, 3 600 femmes sont contaminées par ce virus durant leur grossesse chaque année. La transmission fœto-maternelle s’élève à 40 %, ce qui correspond à 1 500 infections congénitales par an.
Parmi ces enfants, 10 % font une infection prénatale sévère (hydrocéphalie, microcéphalie, calcifications intracrânienne), 10% sont sains à la naissance mais présenteront des séquelles neurosensorielles (surdité notamment) et 80 % restent asymptomatiques.
En prévention de l’infection à cytomégalovirus
Cette infection s’attrape par contacts répétés avec la salive ou les urines d’enfants en bas âge. Comme, il n’existe pas de traitement préventif avant le début de la grossesse, il est conseillé aux femmes enceintes de bien se laver les mains, d’éviter les baisers sur la bouche avec des bébés et de ne pas utiliser les mêmes cuillères qu’eux durant toute la grossesse.
L’herpès génital
L’infection du nouveau-né par le virus de l’herpès est très rare mais très grave : la mortalité est supérieure à 50 % et les fœtus qui survivent présentent des séquelles neurologiques graves. La majorité des cas surviennent pendant l’accouchement.
En prévention de l'herpès génital
En cas d’infection herpétique de la maman proche de la date d’accouchement, le médecin préconise généralement un accouchement par césarienne pour ne pas contaminer le bébé.
Chez les femmes à hauts risques (ayant des poussées d’herpès récurrentes), le médecin administre, en prévention, un traitement antiviral au 9ème mois de grossesse.
L’hépatite virale
Pour l’hépatite B, la transmission de la mère à l’enfant se fait surtout au moment de l’accouchement. Si le bébé est contaminé, il va développer une hépatite chronique.
En prévention de l'hépatite B
La prévention est basée sur la recherche d’antigène HBs au 6ème mois de grossesse (pour vérifier que la maman ne soit pas infectée par le virus de l’hépatite).
Si jamais la maman est atteinte d’hépatite B, le bébé va bénéficier d’un double traitement à la naissance : l’injection d’immunoglobulines anti-hépatite B (anticorps spécialisés) dans les 12 premières heures après la naissance puis des vaccins dans sa première année de vie (selon le schéma normal de vaccination contre l’hépatite B). Cette prophylaxie permet de réduire le risque de transmission de plus de 90%.
Rappelons tout de même qu’il existe un vaccin très efficace pour se protéger de l’hépatite B (Engerix®, Genhevac®). Actuellement, le vaccin InfanrixHexa® (diphtérie, tétanos, poliomyélite, coqueluche, haemophilus, hépatite B) est même préconisé chez le nourrisson.
En cas d’hépatite A, le risque d’infection du fœtus est très faible.
En prévention de l'hépatite A
Toutefois, si l’hépatite A survient dans les semaines précédant l’accouchement, un sérum (immunoglobulines) sera injecté au bébé à la naissance.
En cas d’hépatite C, la contamination peut se faire en fin de grossesse ou lors de l’accouchement dans 5% des cas.
En prévention de l'hépatite C
Si la maman est porteuse de l’hépatite C avant d’être enceinte, il est possible de suivre un traitement avant la grossesse avec de l’interféron et de la ribavirine (interdits durant la grossesse) pour essayer de diminuer la quantité de virus dans l’organisme de la maman diminuant ainsi les risques de contamination.
Le HIV
On compte un peu plus de 1 000 grossesses par an avec des femmes infectées par le virus du sida. La transmission foeto-maternelle est de l’ordre de 16% et se produit essentiellement le jour de la naissance (dans 65 % des cas) ou dans les 2 mois qui précèdent l’accouchement.
En prévention du HIV
La prévention repose sur plusieurs mesures : le dépistage de l’infection qui permet d’introduire un traitement médicamenteux si nécessaire (réduisant ainsi les risques de transmission fœto-maternel), une césarienne et un traitement antiviral du nouveau-né pendant 4 semaines.
- Les infections parasitaires
La toxoplasmose
En France, 2 500 enfants naissent avec une toxoplasmose congénitale. En effet, 2% des femmes contractent la maladie pendant leur grossesse.
Le risque de transmission de la toxoplasmose de la mère au fœtus augmente au fûr et à mesure de l’avancée de la grossesse, mais est d’autant plus grave que la contamination a lieu en début de grossesse : une contamination dans les 16 premières semaines peut toucher tous les organes du fœtus (hydrocéphalie, retard mental, problèmes au foie, aux yeux…), voire même être mortelle.
Lorsque la contamination est plus tardive, les infections congénitales sont alors bénignes, voire inapparentes. Toutefois, les enfants doivent être traités car l’infection peut se réactiver plusieurs années plus tard et laisser des séquelles (notamment au niveau des yeux).
En prévention de la toxoplasmose
Chez les femmes non immunisées en début de grossesse, une sérologie est faite tous les mois durant la grossesse pour surveiller une éventuelle contamination pendant cette période.
La toxoplasmose est une maladie due à un parasite du chat, le toxoplasme. Durant sa grossesse, la femme non immunisée doit donc éviter de nettoyer la litière des chats, doit bien laver les fruits et les légumes (qui auraient pu être souillés par des déjections félines) et doit manger de la viande bien cuite (car les animaux peuvent également être contaminés à partir des déjections des chats).
- Les infections bactériennes
La listériose
Quel que soit le terme de la grossesse, la contamination par la listériose est extrêmement grave et entraîne un avortement spontané, une mort in-utero ou un accouchement prématuré.
En prévention de la listériose
Il est donc important, durant toute la grossesse, de ne pas consommer certains aliments : fromages au lait cru, charcuterie (pâtés, rillettes, foie gras), viandes ou poissons crus.
Les autres infections bactériennes
Elles constituent une cause fréquente de morbidité et de mortalité périnatale (3ème cause de décès).
Les germes les plus fréquemment retrouvés sont le streptocoque du groupe B, présent dans la flore digestive ou vaginale et Escherichia coli également présent dans le vagin.
Les infections vaginales bactériennes sont asymptomatiques 1 fois sur 2 chez la femme enceinte, mais peut contaminer le fœtus si l’infection gagne l’utérus et les trompes.
De même, les infections urinaires, parfois asymptomatiques peuvent conduire à un accouchement prématuré.
En prévention
Les mesures préventives reposent sur des règles d’hygiène, le dépistage précoce et le traitement de ces infections.
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