L’exposition à certains solvants pendant la grossesse entraîne des malformations génitales pour le bébé
Publié le 09 juin 2015 à 14:30
Les femmes enceintes pratiquant certaines professions où sont utilisés des détergents, des solvants ou encore des pesticides, sont nettement plus à risque que d’autres pour mettre au monde des petits garçons atteints de malformation génitale. Il ne fait bon être esthéticienne, coiffeuse, femme de ménage ou agricultrice, ni même habiter à proximité de cultures intensives !
Risques de malformations génitales multipliés par 3
Plusieurs études avaient notifié le lien entre pollution et malformations génitales, mais aucune, jusqu’à présent, n’avait établi une conclusion définitive.
C’est chose faite : une nouvelle étude, publiée le 23 mai dans la revue European Urology, montre clairement que lorsque les femmes sont en contact avec certains solvants pendant leur grossesse, le risque de malformation génitale chez leur petit garçon est multiplié par 3.
Cette étude a été menée de 2009 à 2014 dans les CHRU de Montpellier, Nice, Marseille et Bordeaux auprès de 600 enfants dont 300 étaient atteints d'hypospadias.
L’hypospadias, qui touche 1 nouveau-né sur 3 000, est une anomalie congénitale de la verge du nouveau-né (l'orifice de l'urètre est anormalement positionné sur la verge). Cette anomalie peut avoir une incidence sur la fertilité à l’âge adulte (fort heureusement, elle peut se traiter par chirurgie).
L'étude démontre, pour la première fois, que l'exposition des femmes à des polluants comme les détergents, les solvants et les pesticides pendant leur grossesse, entraîne un risque aggravé de mettre au monde un enfant atteint d'hypospadias.
Certaines professions plus à risque
Certaines professions chez les femmes sont donc plus à risque pour les fœtus, notamment celles où les mères sont exposées à des produits chimiques, des solvants, des détergents, des pesticides inhalés ou en contact cutané pendant leur grossesse : c’est le cas, par exemple, des coiffeuses, des esthéticiennes, des agricultrices, des peintres, des femmes de ménage, des femmes travaillant en laboratoire…
Le lieu d’habitation peut également être un facteur de risque : en effet, les mères qui résident près d'une usine d'incinération, d'une décharge, d'une usine chimique ou de culture intensive ont un risque aggravé de mettre au monde un enfant atteint d'hypospadias.
L'équipe de chercheurs va prochainement démarrer une étude similaire chez les filles pour établir le lien entre ces solvants, détergents, pesticides (qui sont tous des perturbateurs endocriniens) et un problème de puberté précoce.
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