Le complexe d’Œdipe, qu’est-ce-que c’est exactement ?
Publié le 07 août 2014 à 14:18
Un petit garçon collé à sa maman, lui faisant des bisous sur la bouche, une petite fille qui vient s’installer dans le lit à côté de son papa… rien d’anormal ? Vous êtes en plein dans le complexe d’Œdipe.
Pourquoi cela s’appelle comme ça ?
Le complexe d’Œdipe fait référence à une tragédie de Sophocle : Œdipe a été abandonné par ses parents à la naissance. Devenu adulte, il se querelle avec un homme qu’il tue par accident puis tombe amoureux d’une femme qu’il épouse. Quand il apprend que l’homme qu’il a tué était son père et que la femme qu’il a épousée était sa mère, il se crève les yeux.
Freud rapporte que cette tragédie montre les attirances sexuelles inconscientes des enfants par rapport au parent du sexe opposé.
Comment le complexe d’Œdipe se manifeste-t-il ?
L’enfant va rechercher le contact physique avec le parent de sexe opposé : le petit garçon devient très possessif avec sa maman, lui demandant plus de câlins, lui faisant des bisous sur la bouche… Et la petite fille fait du charme à son père, se blottit dans ses bras, se frotte à lui…
A l’inverse, l’enfant devient hostile au parent du même sexe que lui qu’il voit comme un ou une rivale.
Tous les enfants passe-t-il par cette phase ?
Oui tous les enfants passent par cette phase de désir sensuel, presque érotique, pour leur parent de sexe opposé. Le complexe d’Œdipe est universel, quel que soit la culture : certains enfants vont le manifester de manière très franche, tandis que d’autre vont le vivre de façon plus neutre (ça pourra presque passer inaperçu), mais le complexe d’Œdipe existe toujours, c’est une crise normale entre 3 et 6 ans.
Comment réagir face au complexe d’Œdipe ?
Très souvent des paroles simples suffisent à faire comprendre à l’enfant que certains gestes ne se font pas entre parents et enfants : on ne se fait pas de bisous sur la bouche, on ne se met pas à la place de l’autre parent dans le lit conjugal, on ne touche pas les fesses ni les seins…Pas besoin d’en dire plus, l’enfant comprendra très bien.
Expliquez-lui que vous aimez votre conjoint, que vous l’aimez aussi, mais de manière différente.
Méfiez-vous également des « je me marierai avec toi plus tard », ne rentrez pas dans ce jeu et expliquez-lui que ce ne sera pas possible.
Il est toutefois préférable d’éviter d’étaler son intimité devant ses enfants car ils sont dans un état de grande excitabilité entre 3 et 6 ans : le moindre geste un peu suggestif peut déclencher des réactions.
Comment s’aperçoit-on que l’on est sorti du complexe d’Œdipe ?
Tout simplement par la manifestation de pudeur de votre bout de chou. Tout à coup, le comportement de votre enfant change du tout au tout. Une conscience morale s’installe et l’empêche de manifester ses désirs sexués.
Les petites filles vont alors vouloir faire tout ce que fait leur maman et les petits garçons vont prendre plaisir à partager des activités avec leur papa.
Le complexe d’Œdipe est-il une expérience positive pour l’enfant ?
Oui, le complexe d’Œdipe apprend une chose essentielle aux enfants : ses désirs ont des limites, on ne peut pas les manifester ouvertement, ni les réaliser pleinement.
L’enfant apprend les frustrations, le plaisir, le déplaisir.
Le complexe d’Œdipe représente les balbutiements de l’identité sexuelle : le petit garçon se sent pour la première fois garçon, et la petite fille fait l’expérience de la féminité.
Est-ce plus compliqué chez les petites filles ?
En effet, les filles comme les garçons ont pour premier amour leur maman. Mais, alors que les petits garçons restent très attachés à leur mère pendant le complexe d’Œdipe, les petites filles se détachent d’elle pour se tourner vers leur papa : parfois cette situation s’accompagne d’une grande culpabilité car on ne se détache pas comme ça de son premier amour. D’ailleurs, les relations mère-fille restent souvent marquées par cette ambivalence, mêlant agressivité et tendresse, haine et amour.
Comment ça se passe quand il n’y a pas de papa ou de maman à la maison ?
N’ayez pas d’inquiétude, il y a toujours une personne dans l’entourage de l’enfant qui va jouer le rôle du partenaire œdipien : une nounou, une tante, une cousine ou un voisin, un tonton, un parrain…
- Publicité -
- Publicité -