Des pesticides dans les cheveux de nos enfants
Publié le 02 mai 2014 à 11:51
L’Association Générations Futures vient de publier une étude qui fait froid dans le dos : la plupart des enfants qui vivent dans les zones agricoles portent dans leurs mèches de cheveux des dizaines de résidus de pesticides susceptibles d’être perturbateurs endocriniens.
L'Association Générations Futures a fait publier le 29 avril une étude sur l’exposition des enfants aux pesticides perturbateurs endocriniens. Pour effectuer les analyses, l’association a prélevé des mèches de cheveux sur 30 enfants scolarisés vivant dans des zones de cultures céréalières, dans les zones maraîchères, viticoles, arboricoles ou encore vivant en ville.
Les perturbateurs endocriniens sont des substances chimiques étrangères à l’organisme capables de produire des effets néfastes en modifiant le fonctionnement hormonal. Le fœtus et les jeunes enfants sont les plus menacés par ces substances.
Des zones pulvérisées dangereuses
Un tiers des enfants participant aux prélèvements sont scolarisés dans un établissement qui se trouve à moins de 50 mètres d’une zone agricole où des pesticides sont pulvérisés. Les autres enfants sont dans des écoles situées à moins de 1 km de ce type de zone.
63% des enfants habitent à moins de 50 mètres de ces zones pulvérisées. Les autres ont leur résidence principale à moins de 200 mètres.
L’enquête précise que 14% des enfants ont reçu un traitement anti-poux à base d’huiles essentielles ou d’huile de coco et que 26% ont été exposés à des insecticides ménagers, type anti-puces pour animaux ou anti-moustiques, dans les 3 mois avant le prélèvement.
624 résidus de pesticides suspectés d'être des perturbateurs endocriniens
98% des parents d’enfants qui ont participé à l’étude ne travaillent pas dans un secteur qui manipule des pesticides : pourtant, l’analyse des mèches de cheveux de 80% des enfants montre que ces enfants auraient été exposés à des pulvérisations de pesticides agricoles moins de 3 mois avant les prélèvements (prélèvements ayant eu lieu en octobre et décembre 2013).
L’analyse de 29 échantillons a fait ressortir 624 résidus de pesticides suspectés d’être des perturbateurs endocriniens (soit une moyenne de 21,52 résidus par échantillon).
13 substances ont été retrouvées dans tous les échantillons de cheveux dont 7 substances interdites dans l’agriculture.
La concentration de pesticides était en moyenne de 639 picogrammes/mg.
Le dossier sur les perturbateurs endocriniens est enlisé depuis des mois aux niveaux français et européen. L’Union européenne s’était pourtant engagée à définir quels étaient les pesticides perturbateurs endocriniens fin 2013.
L’Association Générations Futures souhaite, à travers cette étude, alerter sur les multiples expositions auxquelles sont confrontés les enfants. Au vu des résultats, cette association demande au gouvernement français un retrait programmé de tous les usages de pesticides perturbateurs endocriniens afin de protéger les enfants nés ou à naître.
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