Le bâillement : un mécanisme encore peu connu
Publié le 17 février 2019 à 11:15
Bâiller. Ce geste fait partie de notre quotidien. Nous venons de nous lever, nous bâillons. Nous digérons, nous bâillons. Nous voyons quelqu'un bâiller en face de nous, nous bâillons aussi.
Mais, ne vous êtes-vous jamais demandé d'où venait cette envie ? Quels sont les réflexes physiologiques qui nous poussent à ouvrir grand la bouche tout d'un coup ?
Nous nous intéressons aujourd'hui à ce geste banal. Ouvrez grand... les yeux !
Un réflexe banal
En moyenne, vous bâillez 250 000 fois dans votre vie et cela commence alors que vous n'êtes qu'un fœtus ! Il apparaît qu'à partir de la 11ème semaine de grossesse, nous commençons à bâiller. Par contre, avec les années, cette tendance diminue. Par ailleurs, ce réflexe est commun à la plupart des vertébrés : chimpanzés, oiseaux, chiens, chats, serpents...
Nous bâillons environ 250.000 fois dans notre vie
Le bâillement se manifeste par une longue et profonde inspiration, qui s'accompagne d'une apnée d'une seconde. À ce moment, nos muscles de la mâchoire se contractent et se tendent comme un élastique. Notre acuité auditive se trouve réduite. Puis le bâillement se termine, nous expirons rapidement, ce qui stimule parfois les glandes lacrymales, nos yeux s'humidifient.
Enfin, nous sommes détendus et nous ressentons un bien-être qui nous envahit.
Des causes encore peu connues
Il est courant de dire que le bâillement est synonyme d'ennui ou de fatigue. Il est vrai qu'il permet de refaire le plein d'oxygène, au moment de l'inspiration, pour ainsi relancer nos fonctions cérébrales. Notre corps, lorsqu'il tourne au ralenti à cause d'une mauvaise nuit de sommeil ou d'une lourde digestion, envoie un signal au cerveau, qui déclenche ce réflexe pour se réveiller.
Signe de fatigue ? ou d'ennui ?
Les analyses faites sur ce phénomène font état d'une intervention complexe de plusieurs neurotransmetteurs tels que la dopamine, l'ocytocine et l'acétylcholine. Mais est-ce réellement déclenché par un ralentissement cérébral ? Rien n'est encore prouvé, ce sont juste des hypothèses émises à partir de certaines observations.
Surtout que si la seule explication se trouvait dans la fatigue, nous ne serions pas soumis à la mécanique d'imitation. Vous savez, quand une personne se met à bâiller en face de vous, vous ressentez aussi cette irrésistible envie. Pourtant, il n'est pas dit que vous êtes dans le même « état » que votre voisin. En fait, l'action de bâiller déclenche une activité au niveau de nos lobes frontaux, responsables de notre empathie. Par conséquent, nous sommes poussés à l'imitation.
Bâiller est bon pour la santé
S'il est difficile de connaître précisément les causes du bâillement, il est par contre certain que ce mécanisme est excellent pour la santé. Le Docteur Eva Lothar explique que le fait de bâiller ouvertement permet de détendre les muscles de notre visage. Par ailleurs, la respiration induite aide à oxygéner notre cerveau, pour réinjecter de la dopamine et autres neurotransmetteurs.
Bâiller, c'est bon pour la santé
Résultat : après un bâillement, vous êtes beaucoup plus détendu et de nouveau alerte. Ce réflexe est donc un moyen naturel pour se détendre en période de stress. Mieux encore, il est recommandé de déclencher des bâillements lorsque vous êtes trop tendu, pour retrouver votre calme et connaître un regain de vitalité.
Un rafraichissement idéal
Lorsque vous avez chaud, plutôt que de boire un thé glacé, optez pour un bâillement dans les règles de l'art ! Des chercheurs de Princeton ont démontré que le fait de bâiller refroidit le sang de la tête. En réalité, quand nous sommes fatigués, notre cerveau surchauffe, ce qui fait augmenter la température cérébrale, qui ralentit encore davantage son activité. Donc si bâiller vous donne un regain de vitalité, c'est parce que l'air qui entre dans votre nez et dans votre bouche, refroidit vos « circuits » cérébraux.
Bâiller = désir sexuel
Nous devons cette explication étonnante au Docteur Olivier Walusinski. Ce dernier explique que certaines espèces animales, comme le macaque et l'hippopotame, il est courant d'observer le mâle dominant qui se met à bâiller avant l'accouplement. Chez l'être humain, ce réflexe pourra aussi s'opérer et plus particulièrement chez la femme. Visiblement, des études ont établi un lien entre étirements et désir sexuel féminin... Cependant, tous les scientifiques ne sont pas catégoriques sur cette possibilité.
Le bâillement reste un mécanisme mystérieux du corps humain. Plusieurs scientifiques se sont penchés sur la question, sans vraiment apporter de réponse concrète. Il semble, dans tous les cas, que ce réflexe génère de nombreux bienfaits sur le corps. Arme anti-stress et anti-fatigue par excellence, il vous aide à tenir dans des moments particulièrement difficiles : fatigue, digestion, réunion ennuyeuse... Bien entendu, lorsque vous bâillez en public, n'oubliez pas de mettre la main devant la bouche. Vous relaxer, c'est une chose, montrer vos amygdales à tout le monde, c'en est une autre !
- Publicité -
- Publicité -