Manger des insectes : Et si c’était dangereux ?
Publié le 10 avril 2015 à 17:44
L’entomophagie (le fait de se nourrir d’insectes) commence à connaître un certain engouement en Europe. Pourtant, cette pratique pourrait bien comporter certains risques : l’Agence de sécurité de l’alimentation fait un point sur le sujet.
Une nouvelle source d’aliments
Dans de nombreux pays d’Afrique, d’Asie ou encore d’Amérique du sud, des millions de personnes se régalent de sauterelles, grillons et autres petites bêtes qui font parties de leurs plats traditionnels.
En Europe, cette alimentation riche en protéines commence également à trouver des adeptes.
Etant donné que d’ici 2030, plus de neuf milliards de personnes devront être nourries dans le monde, plusieurs organisations internationales se sont d’ailleurs récemment prononcées pour la valorisation des insectes pour l’alimentation humaine et animale. Certains groupes, et notamment français, y voient là une opportunité et ont déjà commencé à proposer des produits à base d’insectes.
L’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation) a donc décidé de se pencher sur la question pour évaluer les risques potentiels qui pourraient être liés à cette pratique.
Des risques à prendre en compte
Selon l’avis publié le 9 avril par l’Anses, l’entomophagie ne serait pas dénuée de risques dont voici les principaux :
- Tout d’abord, des risques liés à certaines substances chimiques et toxiques synthétisées par les insectes eux-mêmes (les venins de guêpes, de fourmis par exemple).
- Par ailleurs, la dangerosité d’un insecte peut venir également de son alimentation : certaines espèces avalent des toxines chimiques (présentes dans les végétaux) que leurs organismes sont capables de supporter, mais qui peuvent s’avérer dangereuses pour un être humain.
- Il existe aussi des risques pour les personnes présentant des prédispositions aux allergies : la consommation d’insectes présentant les mêmes allergènes que de nombreux arthropodes (crustacés, mollusques, etc.) est risquée.
- Enfin, les insectes sont parfois porteurs de virus, bactéries, parasites ou encore de champignons qu’ils peuvent transmettre à l’homme.
En outre, l'Anses souligne, qu’à l’heure actuelle, les conditions d'élevage et de production ne bénéficient pas d’un encadrement spécifique.
Les insectes peuvent contenir des substances chimiques (venins, facteurs antinutritionnels, médicaments vétérinaires utilisés dans les élevages, pesticides ou polluants organiques présents dans l’environnement ou l’alimentation des insectes…) qui peuvent être dangereuses pour la santé humaine.
Les recommandations de l’Anses
Face à toutes ces données, l’Anses recommande donc la plus grande vigilance aux consommateurs d’insectes en attendant que soient établis une liste des espèces consommables, un encadrement strict des conditions d’élevage et de production d’insectes et que soient prises des mesures de prévention du risque allergique.
N’oublions pas non plus que les nouveaux aliments doivent faire l'objet d'une autorisation des États membres de l’Europe et de l'Autorité Européenne de Sécurité des Aliments. Or, à ce jour, les insectes ne sont pas officiellement autorisés dans l'Union européenne et aucune demande d'autorisation de mise sur le marché (AMM) n'a été reçue ni accordée concernant les insectes par la Commission européenne.
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