Utilisation du cuivre comme pesticide : les vins bio pointés du doigt
Publié le 19 novembre 2015 à 14:00
Les magazines Wikiagri et Agriculture & environnement (A&E) publient en exclusivité une étude inédite sur l'omniprésence de résidus de cuivre dans les vins issus de l’agriculture biologique.
Du cuivre dans 100% des vins portant la mention bio
Cette enquête reposant sur un panel de vins bio a de quoi nous interpeller. En effet, le cuivre, pesticide le plus employé en agriculture biologique, serait présent dans 100% des vins portant la mention bio.
Les analyses ciblant 29 échantillons de vins bio provenant de toutes les régions de France ont été réalisées par trois laboratoires indépendants (Girpa, Eurofins et Dubernet). Ces vins ont été achetés entre le 15 septembre et le 15 octobre dans un magasin spécialisé (Nicolas), ainsi que dans plusieurs grandes surfaces de la région parisienne (Carrefour, Auchan, Monoprix).
Dans ces alcools, le constat est sans appel, les résidus de cuivre sont même bien plus présents dans les vins bio que ne le sont les pesticides de synthèse dans les vins issus de la viticulture conventionnelle.
Le cuivre, bien que naturel, n'est pourtant pas un produit anodin pour notre santé. Selon les autorités sanitaires, la Dose Journalière Admissible (DJA) est de cuivre à 9 milligrammes par jour pour un homme de 60 kilogrammes, et la norme maximum pour l'eau potable à 2 mg/l. La présence dans les vins bio pourrait donc avoir de quoi nous inquiéter. surtout qu'il a été établi que l'exposition chronique au cuivre pourrait être une cause probable de l'apparition de maladies neurodégénératives comme les maladies d'Alzheimer ou de Parkinson.
Du cuivre dans les vins bio, faut-il s'inquiéter ?
Cette étude contredit les affirmations récurrentes de certaines associations écologistes selon lesquelles les produits issus de l'agriculture biologique contiennent moins ou pas du tout de résidus de pesticides (en comparaison de ce que l'on peut trouver sur des produits issus de l'agriculture conventionnelle). Selon les experts de la présente étude le problème réside dans le fait que le cuivre, utilisé comme fongicide, ne bénéficierait d’aucun (ou très peu) de contrôle. Il n’est quasiment jamais recherché... Et lorsqu’il l’est, la limite de quantification retenue par les laboratoires d'analyses pour le cuivre est 100 fois supérieure à celle habituellement utilisée pour les pesticides de synthèse. Une véritable lacune lorsque l’on sait le potentiel impact de ce métal sur l’organisme.
Une conclusion néanmoins rassurante
Cependant, les quantités retrouvées dans les échantillons de vins bio analysés se situent bien en dessous de ces limites sanitaires. Pour atteindre la DJA, il faudrait en effet consommer 60 litres de vin par jour !! Bien évidemment ce n’est le cas pour personne, mais une consommation régulière associée à celles d’autres produits alimentaires contenant des résidus de cuivre ou de pesticides de synthèse pourrait, à la longue, porter atteinte à notre santé.
A savoir, que cette étude pour Wikiagri et Agriculture & environnement a été menée pour contrecarrer les associations Greenpeace ou encore Générations Futures, qui ont pointé récemment du doigt la concentration de pesticides dans les pommes et les salades... Le but ? Prouver aux associations Ecologiques que même l’agriculture biologique a ses failles et les accuser, à travers cela, de « vouloir alimenter un climat anxiogène autour de l’alimentation conventionnelle, indispensable pour organiser des campagnes taillées sur mesure » pour servir leurs causes et celles des lobbies.
Pour résumer, bio ou pas bio, il y a et il y aura toujours des polémiques alimentaires. A nous de faire la part des choses...
Infos pratiques
Vous retrouverez cette étude dans sont intégralité dans le Numéro spécial - Environnement, halte aux idées reçues - numéro Wikiagri - Agriculture et environnement- novembre-décembre 2015 et sur www.agriculture-
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