Allergie aux pollens : comment la traiter ?
Publié le 30 mai 2013 à 12:00
Près d’un quart de la population serait touchée par des problèmes d’allergie aux pollens.
Qu’entend-on par allergie au pollen ?
L’allergie au pollen, encore appelée pollinose, est provoquée par le pollen des plantes, arbustes et arbres mis en suspension dans l’air par les insectes ou le vent (le pollen est l’élément reproducteur mâle des plantes).
Suivant la période de l’année, on se trouve en présence de différents pollens :
Du mois de janvier au mois d’avril/mai (selon les régions) on se trouvera plutôt en présence des pollens d’arbres ou d’arbustes comme les thuyas, les cyprès, les noisetiers, les bouleaux, les aulnes, les platanes, les chênes, les peupliers, les châtaigniers, les frênes, les saules et les oliviers.
D’avril/mai à juin/juillet, l’allergie aux graminées avec le « fameux rhume des foins » sera dominante. Elle concernera notamment le blé, l’orge, le seigle et l’avoine, mais aussi les graminées fourragères (dactyle, phléole, ivraie, pâturin, fétuque, chiendent).
Du mois d’août ou mois d’octobre, ce sont essentiellement les pollens des herbacées qui sévissent. L’ambroisie, l’armoise et le plantain sont les plus allergisants.
Il est important de notifier que certaines allergies au pollen peuvent être associées à d’autres allergies :
Aux allergies de graminées sont associées les allergies aux pommes de terre, aux poivrons, aux tomates, aux kiwis, aux melons…
Aux allergies à l’aulne sont associées les allergies aux poires, pommes, pêches, noisettes, amandes…
Aux allergies à l’ambroisie sont associées les allergies aux bananes, à la pastèque, au melon…
Aux allergies à l’armoise sont associées les allergies aux ombellifères (fenouil, céleri, persil, coriandre, aneth, carottes…)
Aux allergies au noisetier sont associées les allergies aux noix.
Aux allergies au bouleau sont associées les allergies aux noix, aux amandes, aux abricots, au céleri, au kiwi, aux pommes, aux poires…
Comment fonctionne l’allergie et quels sont les facteurs aggravants ?
En présence d’un allergène, ici le pollen, le système immunitaire réagit de façon pathologique car cet allergène est considéré comme une substance étrangère, un agent envahisseur.
Lors d’une première exposition au pollen, on parle de phase de sensibilisation. L’individu produit et stocke des anticorps, les IgE, qui seront capables de reconnaître le pollen très rapidement lors d’un prochain contact.
Lors d’une réexposition à l’allergène, on parle de phase de réaction allergique. Les IgE sont immédiatement produits en quantité importante par les lymphocytes B (les lymphocytes B sont une variété de globules blancs impliqués dans le système immunitaire). Les IgE se fixent alors sur d’autres cellules du système immunitaire : les mastocytes. La stimulation des mastocytes va entraîner la production de facteurs inflammatoires comme l’histamine. Cette réaction inflammatoire est à l’origine des éternuements, de l’écoulement nasal, des picotements, du larmoiement…
L’allergie au pollen est très caractéristique : dès que la personne est en contact avec l’allergène, elle se met à éternuer, son nez picote, coule ou se bouche, elle peut ressentir des démangeaisons au niveau des yeux qui sont souvent rouges et larmoient.
Cependant, l’allergie au pollen peut donner d’autres signes plus importants, comme de l’eczéma, de l’urticaire, de l’asthme allergique, voire un choc anaphylactique (réaction allergique très violente, pouvant parfois entraîner la mort).
Les périodes d’allergie aux pollens s’accompagnent souvent de fatigue importante essentiellement due à un mauvais sommeil (nez bouché, éternuements…).
Certains facteurs peuvent aggraver les problèmes d’allergie aux pollens :
La pollution joue un rôle important car elle agresse les muqueuses nasales, les rend plus fragiles et donc plus susceptibles de réagir aux pollens. De plus, la pollution urbaine aggrave la toxicité des pollens en fragilisant la surface des grains et en permettant ainsi plus facilement la sortie des protéines allergisantes.
Le climat influence la dissémination des pollens : la sécheresse et le froid diminuent la propagation des pollens tandis qu’un temps chaud et humide augmente leur concentration.
Le phénomène du réchauffement climatique pourrait favoriser des saisons polliniques plus précoces, plus intenses et plus longues.
Comment éviter l’allergie au pollen et comment la soigner ?
Si l’éviction totale au pollen semble impossible, on peut toutefois limiter l’exposition à cet allergène. Pour cela, voici quelques conseils à suivre en période de pollinisation afin de mieux supporter l’allergie :
Les activités en plein air sont à faire de préférence le matin car le taux de pollen est plus faible que dans l’après-midi. De même, aérez les chambres le matin.
En voiture, n’ouvrez pas les fenêtres, préférez la climatisation.
A l’extérieur, portez des lunettes de soleil et un chapeau.
Rincez-vous les cheveux le soir afin d’éviter aux pollens accumulés tout au long de la journée de se déposer sur l’oreiller.
Ne faites pas sécher votre linge dehors.
Evitez de tondre la pelouse. Si vous devez jardiner, portez un masque.
Attention au tabac qui aggrave les réactions allergiques.
Les traitements de l’allergie au pollen
Tout d’abord, comme cela a été spécifié dans les conseils ci-dessus, évitez au maximum de sortir pendant les périodes de pollinisation des pollens responsables de votre allergie. Pour connaître les périodes de pollinisation de chaque pollen, consultez le site du Réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA) : www.pollens.fr/
Pour limiter les symptômes de l’allergie au pollen (éternuements, nez bouché ou qui coule), vous pouvez utiliser des antihistaminiques comme la desloratadine (Aérius®) qui peut vous être prescrit par votre médecin ou la cétirizine que vous pouvez vous procurer sans ordonnance. Pour les personnes qui ont les yeux qui grattent ou qui larmoient, certains collyres peuvent être appliqués localement comme l’acétyl-aspartyl-glutamique N acide (Naaxia®) ou le cromoglicate de sodium. Demandez conseil à votre pharmacien.
Il existe également la possibilité de faire diminuer en grande partie, voire disparaître, les crises d’allergie en faisant une désensibilisation. L’allergologue pratique des tests cutanés afin de savoir quel(s) allergène(s) sont susceptibles d’être à l’origine de l’allergie. Pour cela, le médecin pique la peau avec une solution contenant un extrait d’allergène (en général dans le haut du bras). Si, au bout de 20 à 30 minutes, une petite réaction type urticaire apparaît, c’est que le patient est sensible à ce type d’allergène. Par la suite, l’organisme du patient allergique sera exposé à des petites quantités d’allergènes (soit par voie cutanée, soit par voie sublinguale) en augmentant progressivement les doses. Ce traitement permet de devenir peu à peu tolérant vis-à-vis de l’allergène.
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