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L’autisme

L’autisme

Publié le 02 avril 2015 à 08:00

L’autisme est un trouble envahissant du développement (TED) qui apparaît précocement au cours de l’enfance (avant 3 ans) et qui persiste à l’âge adulte. Les symptômes liés à cette maladie, le diagnostic, causes et traitements.

Qu'est ce que l'autisme ?

L’autisme est un trouble envahissant du développement (TED) qui apparaît précocement au cours de l’enfance (avant 3 ans) et qui persiste à l’âge adulte.

Il se manifeste par des altérations dans la capacité à établir des interactions sociales et à communiquer (langage et communication non verbale), ainsi que par des troubles du comportement avec des centres d’intérêts et des activités restreints et répétitifs.

Les personnes souffrant d’autisme semble souvent isolées dans une sorte de monde intérieur.

Le handicap est variable, allant de léger à sévère. Il est presque toujours associé à des difficultés d’apprentissage.

On estime qu’environ 100 000 jeunes de moins de 20 ans sont atteints d’un TED en France.

Il existe plusieurs formes de TED, dont le syndrome d’Asperger, forme particulière de l’autisme associée à un très bon développement intellectuel

Les symptômes

Les premiers signes évocateurs de l’autisme apparaissent le plus souvent avant 3 ans (entre 18 et 36 mois). L’enfant semble trop calme ou au contraire trop excité.

Il est indifférent au monde sonore et aux personnes qui l’entourent (parfois, les parents ont même un doute quant à un problème de surdité). Il est souvent silencieux, ne sourit pas ou très peu.

Il n’a pas les mêmes jeux que les autres enfants du même âge (il ne fait pas les marionnettes et ne joue pas au jeu du coucou) : il s’intéresse à quelques rares objets et ne joue qu’avec eux en ayant des comportements répétitifs (il aligne les objets et les agite inlassablement).

Les personnes autistes n’établissent pas de contacts avec les autres pour essayer de créer une relation, et ceci est particulièrement vrai pour les contacts visuels. Elles paraissent même les éviter.

Le plus souvent, elles ne répondent pas lorsqu’on les appelle.

Elles sourient très rarement et semblent ne pas comprendre les sentiments et les émotions des autres.

Les troubles de la communication associés à l’autisme sont importants : 50 % des autistes ne parlent pas, tandis que ceux qui acquièrent un langage parlé parlent de manière étrange, répétant tout le temps les mêmes phrases, avec un débit et un rythme particulier. Ils ont beaucoup de mal à entrer dans un dialogue et n’utilisent pas d’autres éléments de communication que le langage : pas de gestes, pas de tons différents dans la voix, pas d’expressions sur le visage…

Les personnes atteintes d’autisme ont parfois des comportements bizarres : balancements du corps, battements des mains, pleurs ou rires sans raison. Elles ont même parfois des comportements agressifs envers elles-mêmes en se mordant les mains ou encore en se cognant la tête.

Les autistes peuvent sembler indifférents aux bruits extérieurs, mais, de manière paradoxale, ils peuvent y être extrêmement sensibles et avoir des réactions d’angoisse ou de panique avec un bruit soudain.

Les personnes autistes n’aiment pas l’inattendu (il ne faut pas changer leurs habitudes).

Les causes

On sait aujourd’hui que l’autisme est une maladie dont l’origine est multifactorielle, avec une forte implication de facteurs génétiques : les antécédents familiaux d’autisme sont un facteur de risque reconnu.

Un autre facteur de risque est le sexe : l’autisme est 4 fois plus fréquent chez les garçons que chez les filles.

Diagnostic de l'autisme

Il est important de faire un diagnostic précoce afin que l’enfant soit rapidement pris en charge pour un meilleur développement.

Les parents doivent donc savoir repérer certains signaux qui doivent les alerter : un bébé, à 18 mois, doit être capable de :

  • chercher à parler, à répéter des mots
  • comprendre de nouveaux mots
  • répondre à des questions simples par oui ou par non  
  • marcher seul ou seulement avec une petite aide
  • montrer ses  émotions : peur, colère, joie
  • s’intéresser à des images
  • se reconnaître dans un miroir
  • chercher à se nourrir : porter des tasses à sa bouche  pour boire…

Si plusieurs de ces facultés ne sont pas acquises entre 18 mois et 2 ans, il convient de consulter un médecin : cela ne signifie pas pour autant que l’enfant est autiste mais une surveillance s’impose.

Lors de la consultation médicale, le diagnostic sera purement clinique. Le médecin se basera sur l’observation du comportement de l’enfant en fonction de son âge, sur des questions posées aux parents sur son développement et son comportement à la maison ou avec les autres.

Des bilans seront proposés pour évaluer la mémoire, l’attention, la compréhension, l’expression, la gestualité, les capacités de jeu avec des enfants du même âge…

Les traitements

A ce jour, il n’existe pas de traitement médicamenteux contre l’autisme, mais on sait qu’une prise en charge précoce et adaptée permet d’améliorer les capacités de l’enfant à interagir avec le monde qui l’entoure et à s’y adapter.

Cette prise en charge est pluridisciplinaire : aide au développement du langage, des compétences cognitives, sensorielles et motrices. L’enfant apprend également à adapter son comportement, à gérer ses émotions…

Le but est que l’enfant puisse réussir à interagir avec les autres et à acquérir de l’autonomie.

De l’espoir pour de futurs traitements médicamenteux

Des chercheurs ont identifié de nombreux gènes dont l’altération semble conduire à une plus grande susceptibilité à l’autisme. Parmi ces gènes, nombre d’entre eux participent à la formation du système nerveux et à la synthèse de substances chimiques indispensables au bon fonctionnement du cerveau, comme la sérotonine, le glutamate, l’acétylcholine ou le GABA.

L’identification du rôle de ces gènes offre de nouvelles pistes de recherche pour la mise au point de stratégies thérapeutiques.

Ainsi, une étude parue il y a environ un an a montré l'implication du GABA dans les mécanismes possibles à la base de l’autisme.

En effet, le niveau de chlore dans les neurones de l’embryon est relativement élevé car il permet d’activer le Gaba dont le rôle est de stimuler les cellules cérébrales pour faciliter la construction du cerveau.

Par contre, lors de l’accouchement, le taux de chlore chute. Chez les enfants autistes, la chute du taux de chlore ne se fait pas normalement et ce taux reste anormalement élevé après la naissance.

Les chercheurs de l’Inserm ont donc émis l’hypothèse qu’un traitement diurétique, visant à réduire la concentration de chlore dans les neurones, pourrait diminuer la sévérité des troubles autistiques. L’hypothèse a été récemment testée avec un certain succès chez 54 enfants.

Actuellement un essai de plus grande envergure (80 enfants) est en cours et les résultats sont attendus très prochainement.

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