Certaines prothèses de hanche métalliques pourraient être dangereuses pour la santé

Des taux de cobalt 4 fois plus élevés que la dose admise

Mi-décembre 2014, l’Agence de sécurité du médicament (ANSM) publiait des recommandations officielles qui déconseillaient la mise en place de prothèses de hanche à articulations métalliques, à cause d’un risque potentiel d'intoxication.

Pourtant certaines prothèses métalliques sont encore utilisées et une plainte vient d’ailleurs d’être déposée contre la société Smith and Nephew, l’ANSM et la Caisse primaire d’assurance-maladie de Toulon par Frédéric Simon, un patient chez qui avait été implantée une prothèse métallique à la hanche droite en février 2010.

En effet, après la pose de sa prothèse, ce patient avait souffert pendant près de trois ans de douleurs, nausées, perte de poids et de sommeil, sans parler des « drôles de bruits de grincements » qu’il entendait au niveau de sa hanche.

Après une analyse de sang, il a été découvert dans son organisme des taux de cobalt (métal de la prothèse) 4 fois plus élevés que la dose maximum tolérée.

Mr Simon s’est fait réopérer en août 2014 pour changer de prothèse, et les spécialistes ont bien constaté une usure anormale de la prothèse défectueuse, mettant en cause le fabricant et les autorités sanitaires.

Les recommandations de l’ANSM

Selon un expert des dispositifs à l’ANSM, les études sur ce type de prothèses ont montré des résultats très différents selon les marques et les modèles.

Et même si le comité scientifique européen n’a pas trouvé  de risque général pour ce produit, l’Agence de sécurité du médicament conseille toutefois aux praticiens orthopédistes « d’éviter l’ensemble des prothèses de hanche à couple de frottement métal-métal chez les femmes en âge de procréer [et] les patients allergiques à des métaux ».

Il existe d’ailleurs, d’autres types de prothèses de hanche utilisant par exemple des couples inox-polyéthylène ou céramique-céramique (I. Céram).