Comment lutter contre le bégaiement qui, parfois, transforme votre vie en enfer !

Qu’est-ce que le bégaiement ?

Pour le grand public, le bégaiement est une façon de parler avec des hésitations, des répétitions de syllabes, des phrases hachées…

Les spécialistes nomment cela la disfluence et précisent que le bégaiement est à la fois un trouble de langage, de communication et de comportement. La personne qui en souffre possède des difficultés à s’exprimer mais également des spasmes du larynx, une respiration saccadée, un évitement du regard de l’interlocuteur…

Dans la plupart des cas, le trouble débute dans la petite enfance, lors de l’acquisition du langage.

Quelles sont les causes d’un bégaiement ?

Il n’existe pas une seule et unique cause au bégaiement, mais une série de prédispositions et de facteurs déclenchants, les uns et les autres agissant en synergie.

Les facteurs génétiques

Même si l’on n’a pas découvert un « gène du bégaiement », les études montrent un risque multiplié par trois chez les enfants dont l’un des parents est bègue.

Les facteurs neurologiques

Chez les personnes bègues, il existe un léger retard dans la mise en action de l’appareil phonatoire (mâchoires, langue, muscles laryngés) au moment où le cerveau envoie l’ordre de produire la parole.

Une mauvaise adaptation de la respiration est également mise en cause : au lieu d’expirer sur la parole, la personne bloque sa respiration, voire tente d’inspirer.

Les facteurs environnementaux

Il a été prouvé que l’installation du bégaiement était fréquemment liée à un rythme de vie non adapté à l’enfant, à une exigence éducative importante, mais aussi que les mamans d’enfants bègues parlaient souvent trop vite.

Le bégaiement peut également faire suite à un choc émotionnel.

Que faire en cas de bégaiement ?

Dans 95 % des cas, le bégaiement s’installe avant 7 ans et en moins d’une semaine. Il est très important que l’enfant soit pris en charge le plus tôt possible pour éviter l’installation durable de ce bégaiement.

Les spécialistes du bégaiement sont les orthophonistes et les phoniatres qui vont agir sur la relaxation, la respiration et la rééducation des muscles de l’appareil phonatoire.

Chez l’enfant, la collaboration des parents est très importante. Il est conseillé de :

• Limiter les contraintes de temps dans la vie courante, en accordant des pauses à l’enfant et en ne le faisant pas courir d’une activité à l’autre.
• Ne pas brusquer l’enfant, lui laisser le temps de s’exprimer sans lui faire de remarque sur son élocution.
• Lui parler doucement (l’enfant a tendance à prendre ses parents pour modèle)
• Employer des mots simples (sans pour autant parler « bébé »).
• Eviter de le mettre en compétition avec des autres.

Chez l’adulte, quelques astuces peuvent vous aider à moins bégayer :

• Au lieu de vouloir sortir votre mot coûte que coûte, vous devez apprendre à vous détendre, à vous décontracter. Il faut ralentir le rythme au maximum au lieu de l’accélérer. Au lieu de persévérer, relâchez la tension !
• Prenez l’habitude de couper vos phrases en petits morceaux en séparant chaque bout de phrase par une inspiration : en aérant votre discours et en prenant le temps, parler sera plus facile et donc plus compréhensible.
• Entraînez-vous chaque jour, d’abord tout seul, sans interlocuteur (donc sans stress) à lire un texte (l’idéal est de vous enregistrer). Puis, plus tard, fixez-vous des objectifs précis quotidiennement face à d’autres personnes (parler calmement pour une conversation téléphonique ou pour un achat dans un magasin par exemple).
• Une prise en charge supplémentaire avec un psychologue pourra être envisagée afin de restaurer une estime de soi et de permettre d’anticiper les situations de stress qui augmentent le bégaiement.

En France, le bégaiement peut être considéré comme un handicap professionnel. Les personnes bègues pourront être incluses dans les 6 % des travailleurs handicapés que toutes les entreprises de plus de 20 salariés sont contraintes d’embaucher.