La constipation : traitements médicamenteux et homéopathie

Définition de la constipation

Tout d’abord, il convient de préciser que la fréquence normale des selles est très variable d’un individu à l’autre (certaines personnes vont aux toilettes 3 fois par jour, et d’autres, 3 fois par semaine !).

La constipation consiste en une diminution de la fréquence des selles (moins de 3 fois par semaine). Ces selles deviennent dures, peu abondantes. Lorsque l’on va aux toilettes, on a la sensation de ne pas avoir évacué toutes les matières fécales.

La constipation peut s’accompagner de crampes abdominales, de ballonnements, d’une sensation de pesanteur intestinale. Parfois, lors de la défécation, des douleurs peuvent être ressenties.

La constipation peut être due à de nombreux facteurs :

• alimentation non adaptée,
• changement de rythme de vie (voyage ou séjour hors du milieu habituel),
• circonstances particulières (stress, grossesse, alitement…),
• manque d’exercice,
• prise de certains médicaments (et notamment de certains laxatifs !).

Attention : une constipation d’installation récente, sans cause évidente, qui se prolonge et qui s’accompagne d’autres symptômes (comme des vomissements, du sang dans les selles, de fortes douleurs abdominales, de la fièvre, une perte de poids…) nécessite obligatoirement une consultation médicale.

Conseils hygiéno-diététiques

Avant d’utiliser des médicaments, quelques petites astuces vous permettent très souvent de régler les problèmes de constipation passagère :

• Avoir une alimentation riche en fibres, apportées par les fruits (raisins, prunes, pruneaux…), les légumes verts, le pain complet ou au son…. Les fibres améliorent la consistance des selles et augmentent leur fréquence. L’augmentation des fibres dans le régime alimentaire ne se fait pas en une journée, mais petit à petit, sur une dizaine de jours, afin d’éviter les ballonnements.
• A l’inverse, limiter les aliments qui constipent : riz, carottes cuites, coings, bananes, confiseries, pâtes, riz, pomme de terre, petits pois, pois chiches…
• Manger à heures fixes : la régularité dans l’alimentation diminue la constipation.
• Boire au moins 1,5 l d’eau par jour.
• Boire un verre d’eau ou de jus de fruits très frais au réveil stimule le réflexe colique (entraînant la défécation).
• Prendre un petit déjeuner copieux.
• Pratiquer une activité physique quotidienne d’au moins 30 minutes (marche, vélo, natation…) et fortifier la sangle abdominale (abdominaux, gymnastique).
• Aller à la selle dès que l’on en ressent le besoin et surtout ne pas prendre l’habitude de se retenir, même si parfois le contexte professionnel ne s’y prête guère ; en effet, à force de se retenir, le réflexe exonérateur (l’envie d’aller aux toilettes) se perd et la constipation s’installe.
• Aller aux toilettes à heures fixes.

Les traitements médicamenteux : les laxatifs

Le recours aux laxatifs doit toujours intervenir après échecs des règles hygiéno-diététiques. Ces laxatifs doivent impérativement être utilisés occasionnellement. Il existe cinq groupes de laxatifs.

Les laxatifs de lests 

Ces laxatifs sont à utiliser en première intention.

Il s’agit essentiellement de fibres alimentaires (son de céréales, ex :  Infibran ) et de mucilages comme l’ispaghul ( Mucivital, Spagulax), le psyllium (Transilane ), la gomme de sterculia (Normacol).

Ces produits gonflent avec l’eau présente dans les intestins (d’où l’intérêt de boire beaucoup) et augmentent le bol fécal, favorisant ainsi le transit. Le début de traitement doit être progressif car ces laxatifs peuvent entraîner des ballonnements.

Leur délai d’action est de 2 à 3 jours.

Les laxatifs osmotifs

Ces produits sont également utilisés en première intention.

Ils attirent l’eau dans les intestins, ce qui permet d’hydrater les selles et d’augmenter leur volume. Les principaux produits sont le macrogol (Forlax, Movicol, Transipeg), le lactitol ( Importal ), le lactulose ( Duphalac ) et le sorbitol.

Ce sont des laxatifs qui peuvent entraîner des problèmes de ballonnements, douleurs abdominales et diarrhées : il est donc indispensable de démarrer progressivement la prise du traitement.

Leur délai d’action est d’environ 1 à 2 jours.

Les laxatifs lubrifiants 

Ces laxatifs ramollissent le contenu intestinal, lubrifient les parois, favorisant ainsi la progression du bol alimentaire.

Il s’agit de tous les produits à base d’huile de paraffine « Lansoyl, Lubentyl ».

Ces produits ne doivent surtout pas être pris en position allongée, ni chez des personnes qui ont du reflux gastro-oesophagien car ils risquent d’entraîner une pneumopathie par passage au niveau des bronches !

Ils sont à l’origine de suintement anal (du à la forme huileuse) si la dose est élevée.

Ils ne devront jamais être utilisés sur du long terme car ils diminuent l’absorption de certaines vitamines indispensables.

Leur délai d’action est assez rapide, de 6 à 8 heures après la prise du médicament.

Les laxatifs stimulants

Très utilisés, ils ne devraient pourtant être pris qu’en dernière intention car ils sont très irritants pour l’intestin. Ils agissent en augmentant la sécrétion d’eau et d’électrolytes (notamment le potassium) dans les intestins et en augmentant la motricité de la paroi intestinale, ce qui entraîne l’évacuation des selles.

Ce sont essentiellement des extraits de plantes (bourdaine « Dragées Fuca », séné « Arkogélules Séné, Sénokot, Modane », cascara, tamarin) ou des produits à base de bisacodyl « Dulcolax, Contalax ».

Ces laxatifs peuvent entraîner des problèmes de diarrhées, de douleurs abdominales mais surtout, s’ils sont pris régulièrement, des problèmes cardiaques provoqués par l’élimination trop importante de potassium ! Ils peuvent également être à l’origine de la maladie des laxatifs (alternance de diarrhées et de constipations avec douleurs abdominales importantes) : cette maladie résulte de l’irritation du côlon et de l’altération de la muqueuse intestinale provoquée par ces laxatifs stimulants.

Même si leur délai d’action est très court, 3 à 10 heures (ce qu’apprécient les personnes ayant des problèmes de constipation), il ne faudra utiliser ces laxatifs que très occasionnellement !!!

Les laxatifs locaux

Ils agissent par effet osmotique et lubrifiant.

On les trouve sous forme de suppositoires (« suppositoires à la glycérine », « Eductyl ») ou sous forme de micro-lavements (sorbitol Microlax ). Ces produits n’agissent que pour des constipations dans la section basse de l’intestin.

Ces laxatifs peuvent être à l’origine d’irritations. Il ne faut surtout pas les utiliser sur du long terme car ils perturbent le réflexe d’exonération (l’envie d’aller aux toilettes).

Le délai d’action est de 5 à 30 minutes.

L’homéopathie contre la constipation

On utilisera du Bryonia 5ch ou du Magnesia muriaticum 5ch en cas de selles sèches et dures (3granules 3 fois par jour). 

En cas de faux besoins, avec des envies fréquentes mais inefficaces, le nux vomica 5ch sera le plus adapté (3 granules 3 fois par jour).

S’il faut faire de gros efforts pour aller à la selle, le thuya 9ch (3 granules par jour) ou l’alumina 7ch (3 granules 3 fois par jour) seront les souches les plus appropriées.

Pour les personnes souffrant de constipation lors de voyages, on pourra prendre 5 granules matin et soir de platina 5ch durant toute la durée du séjour.