Don d’organes : de l’espoir pour les malades en attente de greffe
Publié le 08 décembre 2014 à 10:40
C'est une première : un organe a pu être prélevé après arrêt des soins sur un malade en fin de vie. Un grand espoir pour les malades en attente de transplantation, car ce type de prélèvements pourrait augmenter le nombre de greffons disponibles.
Prélèvement d’organe après un arrêt de traitement
Jusqu’à présent, le prélèvement d’organe ne pouvait se pratiquer qu’après une mort par arrêt cardiaque brusque ou après une mort cérébrale suite à un accident de la route ou à un AVC.
Pour la première fois, le centre hospitalier d’Annecy a été autorisé par l’Agence de la biomédecine à pratiquer des prélèvements d’organes (poumons, reins, foie) sur une personne décédée après une décision d’arrêt du traitement qui la maintenait en vie.
Un protocole bien précis
Cette convention est conforme à la loi Leonetti de 2005 sur la fin de vie qui encadre les modalités de décision et de mise en œuvre de la limitation et de l’arrêt des soins thérapeutiques chez les patients lorsque ces traitements « apparaissent inutiles, disproportionnés ou n'ayant d'autre effet que le seul maintien artificiel de la vie ».
L’agence de la biomédecine prévoit un protocole bien précis : la décision d’arrêter les traitements doit être indépendante à celle de prélever les organes, et il doit y avoir une stricte étanchéité entre les équipes de réanimation et celles de prélèvements afin d’éviter que la décision de l’une n’influence le choix de l’autre. D’autre part, le défunt doit avoir plus de 60 ans et ne doit s’être opposé au don d’organe de son vivant.
Cette première « phase-pilote » restera sur l’hôpital d’Annecy pendant 2 ans, avant d’évaluer un premier bilan.
De l’espoir pour les malades en attente de greffe
Ce changement dans la réglementation des prélèvements d’organes était attendu depuis longtemps par les associations de malades en attente de greffe qui espèrent, ainsi, voir diminuer le nombre de personnes en attente d’une transplantation.
En effet, en 2013, 5123 greffes ont été réalisées alors que 18 976 malades espéraient un don.
Ce type de prélèvement existe déjà dans d’autres pays d’Europe avec de bons résultats de greffes et surtout un nombre de transplantations nettement augmentées. En effet, ces prélèvements représentent 51 % des prélèvements aux Pays-Bas et 38 % au Royaume-Uni.
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