Et si le Viagra devenait un nouveau traitement pour lutter contre le paludisme ?

Un parasite qui fait éclater les globules rouges

Le paludisme est une maladie infectieuse (parfois mortelle) due à des moustiques de la famille des anophèles. Ces moustiques, lorsqu’ils sont porteurs de parasites du type Plasmodium peuvent les transmettre à l’homme lors d’une piqûre.

Le paludisme se manifeste alors par une fièvre, 8 à 30 jours après l’infection, qui peut s’accompagner d’autres symptômes (maux de tête, douleurs musculaires, affaiblissement, vomissements, diarrhées, toux).

Ces périodes de fièvre réapparaissent par cycles appelés des « accès palustres ». La périodicité de ces cycles dépend de l’espèce de Plasmodium en cause, et coïncide avec la multiplication des parasites et l’éclatement des globules rouges dans le corps humain.

Le Viagra® rend les globules rouges plus résistants

Les chercheurs du CNRS, de l'Inserm et de l'Université Paris-Descartes, en collaboration avec une équipe anglaise, ont donc décidé d’étudier des produits qui pourraient rendre les globules rouges plus rigides afin qu’ils n’éclatent pas lorsqu’ils sont contaminés par le Plasmodium.

Après avoir testé une centaines de molécules, c’est le sildénafil, plus connu sous le nom de Viagra®, qui a permis de rendre les globules rouges plus rigides, évitant leur éclatement et donc la dissémination des parasites dans la circulation sanguine.

Ainsi, si le parasite est moins disséminé dans la circulation sanguine, il y a moins de risques de propagation de ce parasite dans la population générale : en effet, si un nouveau moustique vient piquer l’homme contaminé, moins il y aura de Plasmodium dans la circulation sanguine de cet homme contaminé, moins le nouveau moustique aura de chances de transporter ce Plasmodium vers un autre être humain.

Cette découverte ouvre donc la voie à une nouvelle approche pour bloquer la propagation du paludisme à travers la population. Mais avant une commercialisation du Viagra dans le traitement du paludisme, les chercheurs doivent encore modifier le principe actif du sildénafil pour éviter son effet érectile.