Les français auraient-ils oublié le célèbre slogan "les antibiotiques, c’est pas automatique" ?

5,9 % de hausse

Les antibiotiques, c’est pas automatique… un slogan qui ne semble plus à l’ordre du jour. C’est ce que semble montrer la dernière étude de l’ANSM (Agence de Sécurité du médicament) qui s’inquiète de la nouvelle hausse dans la consommation d’antibiotiques depuis  2010.

Le Plan Antibiotiques 2011-2016 avait pourtant fixé un objectif de réduction de consommation d’antibiotiques de 25 % d’ici à 2016. Ce but semble loin d’être atteint selon les derniers chiffres de l’ANSM.

En effet, la consommation globale d’antibiotiques a diminué de 10,7 % entre 2000 et 2013 ; mais cependant, une nouvelle augmentation de 5,9 % est observée depuis 2010. C’est surtout la consommation « en ville » (90 %) qui inquiète les experts car la consommation en milieu hospitalier s’est stabilisée.

La progression des prescriptions d’associations de pénicillines (notamment amoxicilline / acide clavulanique plus connue sous le nom d’Augmentin®) préoccupe plus particulièrement les scientifiques car elle est génératrice de résistances.

Des résistances accrues aux antibiotiques

L’ANSM se dit très inquiète par ce problème car l’augmentation de l’utilisation des antibiotiques conduit à une résistance accrue pouvant conduire à des situations d’impasse pour traiter certaines infections. 25 000 personnes meurent chaque année, en Europe, à cause de la résistance de certaines bactéries aux antibiotiques.

De plus, la consommation d’antibiotiques en France est supérieure à la consommation moyenne en Europe (30 % plus élevée). La situation est donc grave et l’ANSM estime que « les actions entreprises pour parvenir à une juste utilisation des antibiotiques, pour prévenir le développement des résistances bactériennes et pour promouvoir le développement de nouvelles substances, sont des priorités de santé publique ».