Gaz Sarin en Syrie : une arme chimique redoutable !

Le porte-parole du gouvernement britannique a annoncé mercredi que le Royaume-Uni a trouvé des preuves de l’utilisation du gaz sarin en Syrie, très probablement par le régime de Bachar al-Assad. En effet, des analyses révèlent la présence de ce gaz dans les prélèvements d’urine collectés mi-avril sur des victimes de la banlieue de Damas.

Pourquoi le gaz sarin est-il une arme chimique ?

Souvenez-vous, en 1995, l’attentat perpétré dans le métro à Tokyo qui avait provoqué 12 morts et l’intoxication de 5000 personnes. C’était déjà du gaz sarin !

Le gaz sarin est une arme chimique redoutable. A l’état pur, il est considéré comme 500 fois plus toxique que le cyanure. Inodore et incolore à l’état liquide, il s’évapore facilement en formant un nuage inodore et incolore également. La dose létale est d’un demi-milligramme pour un adulte.

Ce gaz passe par les voies respiratoires, par la peau pour atteindre la voie sanguine. Il agit sur le système nerveux humain, c’est pour cette raison qu’il est qualifié de neurotoxique. Il interrompt l’influx nerveux en inhibant une enzyme, la cholinestérase. La transmission nerveuse n’existant plus entre les neurones, une détresse respiratoire s’installe qui peut devenir mortelle. Les agents neurotoxiques sont considérés comme les armes chimiques les plus toxiques et les plus rapides parmi les armes chimiques connues.

Lorsqu’on est exposé à ce gaz, les symptômes sont caractéristiques : violents maux de tête, rétractation des pupilles, gonflement du nez qui devient douloureux, nausées, vomissements, relâchement des sphincters (incontinence), difficultés respiratoires. Puis surviennent des convulsions, arrêts respiratoires, perte de conscience et coma précédant la mort. Il existe toutefois des antidotes contre ce gaz mais qui ne sont efficaces que lorsqu’ils sont administrés dans les plus brefs délais.

Ce gaz peut être utilisé en aérosol (notamment en faisant exploser des munitions), mais il peut également empoisonner la nourriture. Des vêtements entrés en contact avec des vapeurs de sarin peuvent contaminer d’autres personnes pendant une demi-heure après l’exposition.

L’utilisation du gaz sarin est considérée comme un crime de guerre. Londres a donc demandé au président Assad d’accorder aux enquêteurs de l’ONU un accès immédiat et sans restriction au territoire syrien.