Le glaucome
Publié le 10 mars 2015 à 09:00
Le glaucome est une maladie oculaire fréquente à partir de 40-45 ans ; on estime, qu’en France, environ 1 million de personnes seraient touchées. Tout savoir sur le glaucome, ou plutôt, sur les glaucomes, car il en existe plusieurs types : ce que c’est, quels sont les symptômes, comment les diagnostiquer, comment les traiter, quels sont les facteurs de risque et les méthodes de prévention…
Qu'est ce que le glaucome ?
Le glaucome est une maladie de l’œil caractérisée par des lésions du nerf optique (c’est le nerf qui part de la rétine, à l’arrière de l’œil, et qui transport les images jusqu’au cerveau). Lorsque ce nerf est abîmé, la vision est altérée.
Le glaucome est, le plus souvent, dû à une pression trop haute à l’intérieur de l’œil (supérieure à 21 mm Hg).
En effet, il faut savoir, qu’à l’intérieur de l’œil, est produit en permanence un liquide appelé humeur aqueuse. Ce liquide est évacué continuellement à travers un filtre situé à l’angle de la cornée et de l’iris. Si l’évacuation de l’humeur aqueuse est ralentie, cela peut entraîner une pression à l’intérieur de l’œil qui détériore peu à peu le nerf optique : une déficience oculaire s’installe alors, s’amplifie peu à peu jusqu’à entraîner une cécité si le glaucome n’est pas traité.
Le glaucome est la deuxième cause de cécité en France, après la DMLA (dégénérescence maculaire liée à l’âge).
Les symptômes du glaucome
Il existe plusieurs sortes de glaucomes et les symptômes ne sont pas les mêmes en fonctions de chaque type.
- Le glaucome chronique à angle ouvert : le plus courant (90 % des cas), ce type de glaucome est provoqué par la fermeture progressive du filtre d’évacuation de l’humeur aqueuse. L’altération visuelle est lente et souvent indolore et sans gêne visible pendant une longue période (de 10 à 20 ans), avant que n’apparaisse une vue embrouillée qui commence en périphérie associée parfois à des maux de tête ou des douleurs oculaires : à ce moment-là, les dégâts sont déjà avancés et ne peuvent pas régresser.
En général, les 2 yeux sont touchés.
- Le glaucome aigu à angle fermé : d’apparition brutale, il est dû à une fermeture spontanée de l’angle par lequel passe l’humeur aqueuse (celle-ci ne peut pas être évacuée et reste bloquée derrière l’iris). La pression augmente alors considérablement à l’intérieur de l’œil. Cette fois-ci le malade ressent une douleur brutale à l’intérieur de l’œil qui devient dur et sa vue baisse soudainement. Il s’agit d’un cas d’urgence car le nerf optique peut être très vite endommagé, entraînant une cécité rapide.
Ce glaucome aigu est encore appelé glaucome par fermeture de l’angle et n’atteint généralement qu’un seul œil.
- Les glaucomes secondaires : ils peuvent apparaître suite à un choc sur l’œil ou être dus à une maladie inflammatoire.
- Le glaucome congénital : présent dès la naissance, il est dû à une anomalie de l’anatomie de l’œil. Cette forme de glaucome est souvent héréditaire.
Les facteurs de risque
Les causes du glaucome ne sont pas vraiment connues, mais on sait que plusieurs facteurs favorisent cette maladie :
- L’âge : le glaucome apparaît après 40-45 ans et sa fréquence augmente avec l’âge.
- Un problème de vue déjà présent : la myopie semble augmenter les risques de développer un glaucome, ainsi qu’un début de cataracte. Une uvéite importante peut entraîner également un glaucome.
- L’hérédité : si un parent a un glaucome, les risques augmentent.
- L’hypertension, des problèmes cardiovasculaires, le diabète ou la prise prolongée de corticoïdes favorisent l’apparition d’un glaucome.
Diagnostic
Pour dépister un glaucome, un examen visuel complet doit être fait.
En général, un test appelé tonométrie est effectué : il s’agit d’un examen rapide et indolore qui permet de mesurer la pression à l’intérieur de l’œil. Cependant, la pression n’est pas fixe et se modifie sans cesse dans l’œil : il arrive donc, bien que ce soit exceptionnel, que cette pression apparaisse normale chez certaines personnes atteintes de glaucome. D’autres tests sont alors nécessaires.
L’ophtalmologiste peut effectuer un examen de la rétine à l’arrière de l’œil. Il peut mesurer également le champ visuel ainsi que l’acuité visuelle. Une imagerie du nerf optique est parfois faite en balayant l’intérieur de l’œil avec un laser.
Traitement du glaucome
Glaucome chronique à angle ouvert
Le traitement de ce type de glaucome a pour but de stopper la maladie, sans pour autant pouvoir la faire régresser : les lésions déjà présentes ne pourront pas être réparées.
En général, pour traiter ce glaucome, on utilise des gouttes ophtalmiques qui permettent de diminuer la pression intraoculaire en diminuant la sécrétion de l’humeur aqueuse et en favorisant son excrétion. Il s’agit des bêtabloquants (Cartéol®, Timabak®, Timoptol®…), des analogues des prostaglandines (Xalatan®, Travatan®, Lumigan®, Monoprost®…) ou des inhibiteurs de l’anhydrase carbonique (Azopt®, Trusopt®).
Ces collyres devront être pris à vie : il convient donc d’informer son médecin si des effets secondaires apparaissent (irritation oculaire, sècheresse de la bouche…) qui empêcheraient les personnes de les utiliser quotidiennement.
Glaucome aigu à angle fermé
Le traitement de ce type de glaucome est un traitement d’urgence visant à faire diminuer rapidement la pression oculaire, puisque la cécité peut apparaître en quelques jours.
Généralement on pratique une thérapie chirurgicale au laser, l’iridotomie, qui permet de réaliser une ouverture dans l’iris facilitant ainsi l’évacuation de l’humeur.
Parfois un traitement oral sous forme de comprimés, le Diamox® (inhibiteur de l’anhydrase carbonique) est prescrit pour une courte période en attendant l’acte chirurgical.
Le glaucome congénital est corrigé par la chirurgie qui se pratique dès les premières semaines de vie.
Prévention
La meilleure des préventions consiste à consulter un ophtalmologiste à partir de 45 ans pour faire un examen complet.
Pour les personnes ayant des antécédents familiaux de glaucome chronique à angle ouvert, ou pour celles atteintes de myopie, il est conseillé de pratiquer cet examen dès 40 ans. Il est en de même pour tous les individus présentant des facteurs de risques (hypertension, prise de corticoïdes sur de longues périodes…).
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