Hépatite B : une maladie qui peut finir en cirrhose ou cancer du foie
Publié le 03 avril 2014 à 12:00
L’hépatite B : une infection virale qui, si elle n’est pas dépistée et traitée suffisamment tôt, peut devenir mortelle. On comprendra mieux l’importance de la vaccination face à cette maladie qui peut conduire à un cancer du foie ou à une cirrhose !
Hépatite B : une évolution parfois mortelle
L’hépatite B est une infection virale
La durée de l’incubation varie de 1 à 3 mois avec une moyenne de 10 semaines.
Après cette phase d’incubation, des symptômes apparaissent dans 10 % des cas. En effet, l’hépatite B est asymptomatique dans 90 % des cas.
Lorsque les symptômes apparaissent, pendant 3 à 7 jours, ils ne sont pas spécifiques à une hépatite : ils se présentent sous forme de nausées, d’anorexie, d’asthénie, parfois avec de la fièvre, une arthralgie ou une urticaire. Ensuite apparaît un ictère (jaunisse) qui va durer 2 à 3 semaines. Les transaminases (enzymes indiquant l’état du foie) sont très élevées, jusqu’à 10 à 30 fois la normale.
Hépatite fulminante
Dans 1% des cas, l’hépatite revêt une forme gravissime dite « fulminante », très souvent mortelle en absence de transplantation hépatique d’urgence. Cette hépatite fulminante entraîne une nécrose massive du foie qui ne peut plus remplir ses fonctions de synthèse et de détoxication (problèmes de coagulation, troubles neurologiques…)
Evolution vers l’hépatite chronique
Il faut craindre également l’évolution de l’hépatite B vers une hépatite chronique.
Il existe 2 types d’hépatites chroniques :
- L’hépatite chronique à lésions minimes qui ne s’accompagne pas de nécrose du foie, c’est-à-dire sans destruction des hépatocytes (cellules du foie).
- L’hépatite chronique active qui évolue en cirrhose (qui peut survenir 20 à 30 ans après la contamination) puis en carcinome hépato-cellulaire (cancer du foie).
Comment se transmet-elle ? Y-a-t-il des personnes plus à risques ?
L’hépatite B est très infectieuse (100 fois supérieure à celle du VIH). Ceci s’explique par la présence et la concentration élevées en virus dans la plupart des liquides biologiques : sperme, sang, sécrétions vaginales, salive (où la concentration est néanmoins moindre).
Les modes de contaminations sont donc variés
- par voie sexuelle (y compris rapport sexe/bouche).
- par le sang : tatouages, drogues, piercings, scarifications, coupures…
- par des contacts proches : échange de brosse à dents, de coupe-ongles, de rasoirs…
- transmission mère-enfant lors de l’accouchement.
Certaines personnes sont plus à risque que d’autres
Du fait des divers modes de contaminations, certaines personnes risquent plus facilement d’être contaminées par le virus de l’hépatite B que d’autres :
- les nouveau-nés ayant une mère porteuse du virus
- les professionnels de santé
- les personnes ayant des tatouages et des piercings, et notamment s’ils ont été effectués dans de mauvaises conditions d’hygiène
- les personnes qui ont utilisé ou qui utilisent de la drogue par voie injectable.
- les personnes ayant eu des partenaires multiples.
- les voyageurs ou migrant de pays de forte endémie.
- les détenus.
Prévention et dépistage pour un meilleur traitement
La meilleure des préventions contre l’hépatite B reste la vaccination
Les recommandations actuelles sont de vacciner tous les nourrissons avec un vaccin hexavalent (tétanos, diphtérie, polio, coqueluche, Haemophilus influenzae B et hépatite B).
La vaccination se fait dès l’âge de 2 mois, avec un rappel à 4 mois et un autre à 11 mois.
Pour les adolescents non vaccinés, on peut faire un rattrapage de vaccination avant le début de la vie sexuelle avec 3 vaccinations (0, 1 et 6 mois) ou 2 vaccinations en respectant 6 mois entre les injections.
Il existe des cas particuliers où les personnes doivent obligatoirement être vaccinées : les étudiants en filière médicale ou paramédicale. Dans ce cas, ils feront les 3 vaccinations à (0, 1 et 6 mois).
De même, il est très conseillé de se faire vacciner avant un départ pour un séjour prolongé dans des zones de forte endémie. Dans ce cas, 3 doses seront administrées en 21 jours (0, 7ème jour et 21ème jour pour le vaccin Engerix B, et 0, 10, 21 pour le vaccin GenHevac B). Un rappel à 12 mois sera nécessaire pour obtenir une protection au long cours.
Le dépistage est très important pour instaurer un traitement
Près de la moitié des personnes porteuses d’hépatite B chronique l’ignore. C’est pour cette raison qu’un dépistage est très important, afin de mettre en place un traitement, évitant ainsi la cirrhose ou le carcinome hépato-cellulaire.
Le traitement
A l’heure actuelle, il n’existe pas de traitements capables de permettre d’éradiquer complètement le virus de l’hépatite B. Toutefois, dans de rares cas (1 à 2 % des cas), l’hépatite B guérit spontanément.
En pratique, les patients ayant une forme minime d’hépatite B, avec des transaminases inférieures à 2 fois la normale et peu de lésions hépatiques, ne sont pas traités. Ils devront, cependant, avoir une surveillance biologique et virologique une fois par semestre.
Les patients présentant une forme modérée à sévère devront obligatoirement être traités. L’objectif des traitements est une suppression durable de la multiplication virale qui permettra d’arrêter la progression de la maladie, offrant, ainsi, la possibilité au foie de se régénérer.
Il existe 2 approches thérapeutiques :
- la stimulation de l’immunité par l’interféron
- l’utilisation d’antiviraux.
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