Les kystes ovariens, des grosseurs le plus souvent bénignes
Publié le 31 octobre 2013 à 11:00
Les kystes ovariens, relativement fréquents, sont heureusement bénins dans 95 % des cas.
Qu’est-ce qu’un kyste ovarien ?
Il existe deux types de kystes ovariens : les kystes fonctionnels et les kystes organiques. Tous deux provoquent des symptômes semblables mais leur composition est différente.
Le kyste fonctionnel
Très fréquent, il touche 20 % des femmes et représente 90 % des cas de kystes.
Il apparaît généralement durant la période génitale, même si 5% des femmes ménopausées peuvent en développer.
Lors des tous premiers jours d’un cycle ovarien, plusieurs follicules se développent ; cependant, un seul parviendra à maturité pour devenir un follicule de Graaf, qui libèrera, aux environs du 14ème jour, un ovocyte. Ovocyte qui rejoindra l’utérus pour y être éventuellement fécondé.
Pendant les quatorze jours suivants, le reste du follicule se transforme en corps jaune qui sécrète la progestérone destinée à préparer l’utérus pour la nidation d’un œuf fécondé. S’il n’y pas eu d’œuf fécondé, le corps jaune régresse. Cependant, il arrive que le corps jaune ne régresse pas ce qui entraîne la formation d’un kyste fonctionnel. Ce kyste disparaîtra cependant de manière spontanée au bout d’un ou quelques cycles.
Il faut savoir que les FIV augmentent le risque d’apparition de ce type de kyste du fait de la stimulation de la production et du mûrissement des follicules.
Le kyste organique
Ce type de kyste est beaucoup plus rare : environ 12 femmes pour 100 000. Ces kystes sont en fait des tumeurs, mais le plus souvent bénignes. Ils se caractérisent par des végétations internes (lésions qui s’élèvent irrégulièrement), d’un diamètre supérieur à 6 cm avec une partie solide et une paroi épaisse. En fonction des tissus à partir desquels ils sont formés, on distingue plusieurs types de tumeurs :
- tumeur de cellules germinales : on les trouve dans les cellules qui produisent les ovules. Ce type de tumeur est généralement rencontré chez des femmes jeunes, voire des fillettes.
- tumeur épithéliale séreuse : elle se développe à partir du tissu qui tapisse l’intérieur de l’ovaire (le mésothélium). Elle représente 90 % des cas de kystes organiques.
- tumeur des cordons sexuels ou du stroma spécialisé : ce sont les tumeurs du tissu de soutien des ovaires.
- certains kystes formés à la suite de la migration de fragments d’endomètre (tissu tapissant la paroi de l’utérus).
Symptômes et diagnostic d’un kyste ovarien
Dans la moitié des cas de kystes ovariens, il n’existe aucun symptôme. Les kystes sont découverts au cours d’un autre examen.
Pour les autres cas, certains signes légers permettent de détecter la présence d’un kyste :
- douleurs pelviennes, douleurs abdominales basses.
- saignements survenant en dehors des règles.
- sensation de pesanteur dans le bas-ventre.
- parfois envies d’uriner fréquentes dues à la pression qu’exerce le kyste sur la vessie.
- douleurs durant les rapports sexuels.
A l’examen clinique le gynécologue va déceler une grosseur sur le côté de l’utérus lors du toucher vaginal. Dans ce cas, le médecin procédera à une échographie pelvienne ou endovaginale qui va mettre en évidence le kyste. Grâce à cet examen, on pourra déterminer la localisation, la taille, la consistance (claire ou non) du kyste.
Il faudra également déterminer s’il s’agit d’un kyste fonctionnel ou organique.
Pour être sûr qu’il s’agisse d’un kyste fonctionnel, on renouvellera l’échographie quelques semaines plus tard. En général, les kystes fonctionnels auront disparus durant ce délai.
Si, à l’échographie, la grosseur présente une paroi épaisse, la présence de végétations, ou de vascularisation au niveau du kyste, si son diamètre est supérieur à 6 cm, on pensera plutôt à un kyste organique. Un doppler complètera le diagnostic en permettant d’étudier les flux sanguins à l’intérieur de la tumeur.
Pour savoir si la tumeur est bénigne ou maligne (5% avant la ménopause et 15 % après) une prise de sang sera effectuée pour doser le taux de CA 125 (marqueur tumoral de l’ovaire).
Traitements du kyste ovarien
Un kyste fonctionnel disparaît généralement spontanément. Aucun traitement ne sera donc proposé avant la seconde échographie. S’il ne se résorbe pas seul, un traitement hormonal peut être proposé (œstro-progestatif fortement dosé). Si le kyste est très douloureux une chirurgie sera pratiquée pour l’ôter.
Le kyste organique devra être enlevé sous cœlioscopie (intervention qui se pratique grâce à une micro caméra et à des micros instruments chirurgicaux). Si la femme et ménopausée et que le kyste est très gros, on pratique très souvent une ablation de l’ovaire afin d’éviter les risques de mauvaise évolution.
Le kyste sera analysé pendant la cœlioscopie afin de vérifier sa malignité. S’il s’agit d’un cancer, le chirurgien pratiquera une ablation de l’ovaire, voire de la trompe si l’ablation du kyste seul ne suffit pas. Dans la mesure du possible on tend à préserver la fonction ovarienne chez les femmes non ménopausées.
Quelques complications peuvent conduire à une intervention urgente :
- torsion du kyste : elle survient brutalement et engendre des douleurs violentes, des vomissements et des nausées.
- hémorragie du kyste : elle se traduit par des douleurs violentes dans le bas-ventre qui empirent rapidement.
- rupture du kyste : elle se manifeste par des douleurs brutales et intenses dans le bas-ventre, accompagnées de nausées et de vomissements.
- Abcès ovarien : il engendre des douleurs pelviennes et de la fièvre.
Dans tous les cas l’intervention chirurgicale sera nécessaire et urgente.
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