Pharmacies en ligne et vente de médicaments sur Internet
Publié le 02 mars 2013 à 13:00
Depuis décembre 2012, la vente en ligne de médicaments est officiellement autorisée par la loi. Cependant, tout le monde ne peut pas se mettre à la vente de médicament sur Internet, seuls les professionnels, possédant une pharmacie en France, peuvent ouvrir leur e-commerce pharmaceutique, sous condition de ne proposer à la vente que des traitements en libre-service.
Les médicaments nécessitant une ordonnance ne pourront en aucun cas être délivrés en ligne. Faisons le point sur cette nouvelle pratique en ligne.
Qui peut ouvrir une pharmacie en ligne ?
La création d'un site marchand destiné à la vente de médicament doit être soumise à l'Agence Régionale de la Santé (ARS) et à l'Ordre des pharmaciens, afin d'être officiellement référencé par ce dernier sur son site internet. En effet, pour exercer la vente de médicament à distance, le professionnel se doit de posséder une officine physique en France et d'avoir les diplômes requis à sa formation. Par ailleurs, l'inscription à l'ARS permet d'obtenir un logo commun à l'Union Européenne, à apposer sur toutes les pages du site, constituant une preuve pour l'internaute que le marchand est un pharmacien reconnu et déclaré. Bien entendu, outre ces règles éditées par le milieu pharmaceutique, le professionnel de santé doit respecter les lois liées à la vente à distance et encadrer les données personnelles qui transitent sur son site.
Les médicaments autorisés à la vente en ligne
L'article L.5125-33 du Code de la santé publique prévoit que les pharmaciens peuvent vendre sur internet l'ensemble des traitements proposés en libre-service dans leur officine. Cette règle s'applique uniquement pour les produits à médication humaine, les traitements vétérinaires ne font pas partie de la loi. Autrement dit, cette vente à distance concerne les produits qui ne nécessitent pas d'ordonnance pour en faire l'acquisition. Pour éclaircir ce point, le Conseil d'Etat a dressé une première liste de 455 médicaments disponibles légalement en ligne. Mais le gouvernement souhaite étendre cet inventaire et proposer environ 10 000 traitements sans ordonnance ou dits à « prescription médicale facultative ». Parmi les médicaments les plus connus et les plus utilisés, vous trouverez en ligne le Doliprane, l'Actifed, le Fervex, le Synthol, le Lysopaïne, l'Hélicidine, le Clarix, le Gaviscon...
Attention aux contrefaçons de médicaments
Attention ! En apparence, aucune différence ne permet d'identifier les contrefaçons. Si l'ouverture de la vente de médicament devrait ravir les pharmaciens, qui peuvent ainsi élargir leur zone de chalandise en proposant leurs produits dans la France entière, ils demeurent tout de même inquiets face aux abus que cette mesure pourrait entraîner. En effet, avant cette légalisation de la vente à distance de médicament, il existait déjà des réseaux parallèles de revente de contrefaçons. Une opération menée fin septembre 2012 par divers organismes internationaux (Interpol, l'OMD...), en partenariat avec des organisations médicales et pharmaceutiques, a stoppé un réseau mondial de médicaments contrefaits mis en vente sur la toile. Il convient de rappeler qu'un médicament falsifié ressemble à 100% à l'original : même boîte, même inscription, même forme. En apparence, aucune différence n'est repérable mais le danger se situe dans la composition, qui comprend un sous-dosage en principes actifs, voire une absence totale de ces derniers. Des ingrédients toxiques peuvent également entrer dans la fabrication de ces contrefaçons et provoquer des effets néfastes sur la santé. Les produits régulièrement visés par les contrevenants sont les pilules miracles destinées à maigrir ou à régler les problèmes d'érection. Les pharmaciens redoutent que ce genre de pratiques redouble. Pour les rassurer, le Ministre de la Consommation, Benoît Hamon, communique via les différents médias et appellent les consommateurs à la prudence en leur conseillant de bien vérifier la sûreté du site, notamment grâce au logo officiel, qui sera obligatoirement apposé sur les pages des sites enregistrés auprès de l'Agence Régionale de la Santé et de l'Ordre des pharmaciens.
Danger de l'automédication
Automédication : il ne faut pas en abuser Autre crainte des professionnels du secteur pharmaceutique : la hausse le l'automédication. Près de 70% des français ont déjà recours à l'automédication, 90% lorsqu'il s'agit de symptômes ponctuels bien connus comme la fièvre, le mal de tête ou un rhume. Si effectivement, nous ne sommes pas obligés de prendre rendez-vous chez le médecin à chaque éternuement, il n'est pas recommandé de recourir régulièrement à l'automédication. Dans un contexte économique où il est de plus en plus difficile pour les Français de payer des consultations, les gens ont tendance à préférer une boîte de Doliprane, bien moins coûteuse. Le fait de faciliter encore l'accès à ses soins pourrait aggraver les dérives. Cependant, pour les personnes victimes des déserts médicaux ou les habitants des îles isolées de la Polynésie française, qui doivent souvent parcourir plusieurs kilomètres pour trouver une pharmacie, la vente en ligne apparaît comme un changement nécessaire. Le fait que les médicaments puissent venir directement aux patients garantit un accès aux soins plus équitable et égalitaire. Pour le moment, aucun site n'est autorisé à vendre des médicaments. Il faut attendre que le gouvernement édite un arrêté comprenant un code de bonnes pratiques. Par ailleurs, les autorisations sont en cours d'examen et les pharmaciens qui souhaitent ouvrir leur e-boutique ont jusqu'au 1er mars pour s'inscrire. Les premiers commerces en ligne pharmaceutiques officiels verront le jour au printemps en France. L'Ordre National des Pharmaciens mettra alors la liste des e-commerces autorisés sur son site Internet : http://www.ordre.pharmacien.fr
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