Les antibiotiques augmentent le risque d’obésité infantile
Publié le 02 octobre 2014 à 16:19
La prescription de certains antibiotiques aux bébés de moins de 2 ans pourrait modifier leur flore intestinale, augmentant ainsi les risques d’obésité entre 2 et 5 ans.
L’obésité infantile augmente avec le nombre de traitements antibiotiques
« Les antibiotiques, c’est pas automatique ! » : une étude vient encore de donner raison à ce slogan.
Les résultats de cette étude parue dans Jama Pediatrics montrent que la prescription d’antibiotiques chez les enfants de moins de 2 ans entraîne une augmentation du risque d’obésité entre 2 et 5 ans.
Pour arriver à de telles conclusions, les scientifiques ont suivi 64 580 enfants de leur naissance à 5 ans, entre 2001 et 2013. Ils ont analysé le nombre de prescriptions d’antibiotiques de chaque enfant avant l’âge de 2 ans puis leur IMC (Indice de Masse Corporelle, qui est un indicateur d’obésité) de 2 à 5 ans.
Tout dépend des antibiotiques
69 % des bébés participants à l’étude ont reçu, en moyenne, 2,3 traitements antibiotiques avant l’âge de 2 ans.
L’exposition aux antibiotiques a été associée à un risque augmenté de 11% d’apparition d’obésité entre 2 et 5 ans (risque augmentant jusqu’à 20 % pour les enfants ayant reçu plus de 4 traitements antibiotiques).
Ce risque est d’autant plus élevé que les enfants ont été traités avec des antibiotiques à large spectre (c’est-à-dire, des antibiotiques qui luttent contre de nombreuses bactéries).
En revanche, les antibiotiques à spectre étroit (qui ne luttent que contre quelques bactéries), normalement utilisé en première intention, ne sont pas du tout associés à un sur-risque d’obésité.
Une modification de la flore intestinale
Les chercheurs expliquent ce phénomène par une modification du microbiote : les antibiotiques viennent modifier la flore intestinale qui se met en place durant les 2 premières années de vie, entraînant un dysfonctionnement de l’absorption digestive à l’origine d’un problème d’obésité.
Même si les traitements antibiotiques ne représentent qu’un risque d’obésité parmi tant d’autres, cette étude nous rappelle encore une fois, qu’il est essentiel de ne recourir aux antibiotiques que lorsque cela s’impose vraiment.
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