Les jambes lourdes
Publié le 13 juin 2012 à 12:00
L'arrivée des beaux jours signifie parfois pour certains, le retour des jambes lourdes ! Une bonne hygiène de vie tout d'abord et quelques petites astuces quotidiennes permettront de soulager vos jambes fatiguées. Cependant le port de chaussettes, bas ou collants de contention permet d'améliorer nettement les symptômes, notamment pour les personnes qui restent debout toute la journée.
Qu’appelle-t-on “jambes lourdes”?
Les soucis de jambes lourdes, varices... sont , en fait, un problème d'insuffisance veineuse. Cette insuffisance veineuse est due à un retour veineux de mauvaise qualité. En effet, le corps humain permet à notre sang de remonter des jambes vers le coeur, et parfois ce retour veineux ne fonctionne pas très bien, entraînant une pression sanguine trop importante dans les jambes : cela s'appelle la stase veineuse.
Cette stase veineuse engendre alors différents symptômes comme une sensation de pesanteur dans les membres inférieurs (d'où le terme de jambes lourdes), des élancements, des crampes, des chevilles et des pieds gonflés, l'apparition de varicosités puis de varices.
Ces symptômes de lourdeur, douleur ou gonflements augmentent généralement au cours de la journée.
La mauvaise qualité du retour veineux est souvent due à des problèmes mécaniques :
- soit une distension des veines
- soit un mauvais fonctionnement des valvules : en effet il existe un système anti-reflux dans nos veines sous formes de petits clapets qui empêchent notre sang de redescendre vers les pieds. Si ce système n'est plus suffisamment efficace, cela entraîne une stagnation sanguine dans nos jambes.
Attention il faut être prudent face à un oedème d'apparition brutale avec durcissement du mollet, car il peut s'agir d'un début de thrombose veineuse (plus connue sous le nom de phlébite) nécessitant une prise en charge médicale urgente.
Quels sont les facteurs de risque ?
Les problèmes de jambes lourdes toucheraient entre 18 et 22 millions de français mais certaines situations favorisent l'apparition des symptômes :
- L'hérédité : une personne sans antécédent familial à un risque de 27% de développer une insuffisance veineuse. Celui-ci passe à 54% si l'un des parents souffre de cette pathologie et à 85% si les 2 parents sont affectés.
- Le sexe : les hommes sont trois fois moins touchés que les femmes. Il est bon de noter que les femmes sous contraceptifs oraux auront plus de risque de souffrir de jambes lourdes (demander conseil à votre médecin), ainsi que les femmes enceintes.
- L'âge : plus on vieillit, moins nos veines sont toniques, et donc plus courants sont les soucis d'insuffisance veineuse.
- Les antécédents vasculaires à types de phlébites, compression lors d'un accident.
- L'excédent de poids accentue la stase veineuse.
- La profession : les personnes étant obligées de se tenir debout pendant de longues heures sont plus touchées par ce problème.
- Le mode de vie : le tabac (en détériorant les parois veineuses) et l'alcool (en dilatant les veines) sont fortement contre-indiqués. L'exposition des jambes au soleil ou des bains trop chauds sont également à éviter.
- Les sports violents : l'athlétisme, le jogging, le tennis, l'équitation... sont déconseillés.
- Les voyages : il est conseillé de porter des produits de contention pour les longs voyages, notamment en avion.
Conseils pour se sentir mieux
Quelques règles hygiéno-diététiques permettent d'éviter, ou tout du moins, de diminuer les stases veineuses :
- Eviter la sédentarité en marchant régulièrement, voire même, si possible, pratiquer un sport non violent (natation, aquagym, vélo, golf....).
- Attention à la position assise les jambes croisées et, en cas de long trajet, essayer de marcher toutes les 2 heures pour se dégourdir les jambes.
- Ne pas s'exposer à la chaleur et proscrire le hammam, le sauna, l'épilation à la cire et les bains chauds.
- Faire attention aux vêtements (ne pas porter de pantalons serrés au niveau des jambes) et se chausser de façon adaptée (les talons trop hauts, les bottes serrées au mollet ou les chaussures trop plates ne sont pas conseillés).
- Penser à allonger les jambes, en lisant ou en regardant la télé, le plus souvent possible.
- Dormir avec les pieds légèrement surélevés (en plaçant une cale d'environ 5 cm sous le matelas ou aux pieds du lit).
- Se doucher les jambes sous l'eau froide en fin de journée.
Zoom sur la contention veineuse
L'insuffisance veineuse est une pathologie peu connue des français, et généralement, la consultation est tardive, lorsque la pathologie est déjà très avancée. Une prévention permettrait de ne pas voir évoluer une insuffisance veineuse légère en cas graves comme des troubles cutanés (eczémas) ou des ulcères de la jambes.
Le principe de la contention
Il s'agit d'exercer une pression au niveau de la cheville qui va décroître peu à peu en remontant le long de la jambe.
Cette pression dégressive s'oppose aux problèmes de stase veineuse et de distension (dilatation) des veines, limitant ainsi le reflux sanguin et améliorant donc le retour veineux.
En fonction de la pression exercée sur la cheville on distingue plusieurs types de compressions médicales :
Classe I : de 10 à 15 mmHg pour les insuffisances veineuses légères.
Classe II : de 15 à 20 mmHg pour les insuffisances veineuses modérées avec des symptômes plus importants (oedèmes plus fréquents, varices primitives...).
Classe III : de 20 à 36 mmHG pour des suites de phlébites, de très gros oedèmes...
Classe IV : plus de 36 mmHg pour des pathologies très sévères.
Les classes III et IV ne seront délivrées que sur avis médical.
Choix de gamme
Les produits de contention existent sous forme de chaussettes, bas autofixants, collants et collants de maternité.
De nombreuses marques ont développé ces gammes de contention (Sigvaris, Gibaud, Thuasne, Veinoflex, Mediven...) tant pour les femmes que pour les hommes.
Il ne faut pas hésiter à porter de la contention pour des raisons esthétiques car les produits le sont de plus en plus, se rapprochant des collants, bas ou chaussettes de ville, avec un grand choix de couleurs, de textures, de dentelles...
Il est bon de savoir que la plupart des collants, bas ou chaussettes sont remboursés par l'assurance maladie, et que certaines mutuelles prennent la différence restante à leur charge. Evidemment ces remboursements ne peuvent être valables que si les contentions ont été prescrites sur ordonnance, mais rien n'empêche de venir les acheter sans ordonnance si vous le souhaitez (dans ce cas demandez conseil à votre pharmacien).
Les prises de mesure
Le choix des collants, bas ou chaussettes se fait après avor pris des mesures précises : il est préférable de faire prendre ces mesures par le médecin, le pharmacien ou du personnel soignant (infirmières...).
Seront mesurés :
- le tour des chevilles (3cm au dessus des malléoles)
- le tour des mollets
- le tour des cuisses
- la hauteur sol-genoux pour les chaussettes
- la hauteur sol-entrejambes pour les bas ou collants
Quelques conseils supplémentaires
- Il faut porter les bas, chaussettes ou collants dès le matin ; on évite de les porter la nuit.
- Pour les enfiler, il faut les rouler sur eux-mêmes, enfiler le pied jusqu'au talon, puis dérouler lentement le long de la jambe (attention aux ongles longs ou si vous portez des bagues !). Comment enfiler ses bas ?
- Il ne faut jamais mettre de pommade sur les jambes avant de mettre les chaussettes, bas ou collants ; par contre, il est conseillé de mettre de la crème sur les jambes le soir après les avoir ôtés car ces produits de contention déssèchent la peau.
- Il faut les laver chaque soir à la main (avec du savon de Marseille par exemple) pour maintenir une contention optimum.
Contre-indications à la contention médicale
- infections cutanées, dermatoses suintantes ou plaies non cicatrisées
- phlébites (les contentions sont portées après le traitement médicamenteux de la phlébite)
- problèmes de lésions cutanées chez les diabétiques
- allergie à l'un des composants (notamment le latex)
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