Les médecins français cachent-ils la vérité à leurs patients ?
Publié le 21 avril 2015 à 10:55
Les médecins français ont-ils tendance à cacher la vérité à leurs patients quand ils pensent que cela leur est bénéfique ? Ont-ils tendance à cacher certaines erreurs médicales ? Sont-ils influençables par les familles des malades ? Une enquête qui vient de paraître, en dit long sur les habitudes de transparence des médecins français, loin des pratiques outre-Atlantique.
Une étude sur 21 500 médecins exerçant dans 49 pays d’Europe ou aux Etats-Unis
Plus de 21 500 médecins, dont près de 4000 médecins européens (268 français) et 17 000 médecins américains, ont répondu à un sondage de Medscape (un site médical) pour connaitre leur point de vue sur diverses situations en lien avec l’éthique médicale.
Il en ressort que les médecins français se démarquent parfois de leurs homologues européens et américains : près de la moitié des médecins français reconnaissent ne pas toujours dire la vérité à leurs patients, malgré la loi Kouchner de 2002 qui impose pourtant la transparence. A côté de cela, les anglo-saxons semblent nettement moins enclin à cacher la vérité à leurs patients.
Des médecins français plus cachotiers que les autres
Plusieurs questions ont été posées à chaque participant dont voici quelques exemples : vous serez, sans doute, parfois surpris des réponses…
Ainsi, à la question : « Seriez-vous prêt à relativiser les risques d’une intervention ou d’un traitement que vous croyez bénéfique pour votre patient pour obtenir plus facilement son consentement ? »
43 % des médecins français répondent « oui » alors que 76 % des médecins américains répondent « non ».
A cette autre question : « Pourriez-vous aller contre la volonté de la famille et maintenir un traitement si vous estimez qu’il y a encore une chance de survie pour votre patient ? »
Même si 1 médecin français sur 3 (32 %) estime que le comportement à adopter dépend des circonstances, la plupart (47 %) se disent prêts à s’opposer à la volonté des proches s’il en va de l’intérêt du patient.
Parmi diverses autres questions posées, il en ressort que seul 1 médecin français sur 5 serait prêt à céder à la demande de la famille de ne pas révéler certaines informations au patient.
La majorité des médecins français (43 %) estiment également qu’il est inutile de révéler une erreur médicale au patient si elle ne lui nuit pas, tandis que seuls 19 % des médecins américains ne la révèlent pas.
Si l’erreur médicale est préjudiciable au patient, les médecins français sont encore 16 % à préférer ne rien dire, alors qu’ils ne sont plus que 9 % dans le reste de l’Europe et 3 % aux Etats-Unis.
Des comportements différents qui pourraient s’expliquer par la culture protestante aux USA qui réprouve le mensonge, mais aussi, et surtout, par les craintes de poursuites judiciaires.
Pour voir l’ensemble du questionnaire : questionnaire Medscape
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