Existe-t-il des méthodes préventives pour éviter l’apparition d’un diabète ?
Publié le 21 novembre 2013 à 00:00
5 % des français sont touchés par le diabète, avec, à l’origine, très souvent des problèmes de surpoids et de sédentarité…
Quelques rappels sur le diabète
Le diabète, en général, est caractérisé par une augmentation du taux de sucre dans le sang, appelée hyperglycémie.
Pour rappel une glycémie normale chez un adulte à jeun est comprise entre 0,70g/l et 1,10g/l.
Après un repas, la glycémie augmente naturellement. On parle alors de glycémie normale pour un taux aux alentours de 1,4g/l environ 1h30 à 2h après la fin du repas.
Pour être fiable (sans interférence avec les aliments ingérés), la mesure du taux de glycémie se fait à jeun.
On parle de diabète lorsque la glycémie à jeun est supérieure à 1,26 g/l de sang.
Rappel sur les deux types de diabète
Le diabète type I : il concerne 10 % des diabétiques et apparaît chez l’enfant, l’adolescent ou le jeune adulte. Ce type de diabète résulte de la destruction des îlots de Langherhans, cellules du pancréas qui synthétisent l’insuline, hormone qui régule le taux de sucre dans le sang. L’organisme ne reconnaît plus ces cellules et les détruit. Les symptômes de ce diabète sont caractéristiques, avec une soif intense, des urines importantes et un amaigrissement rapide. Ce diabète sera traité par injection d’insuline puisque le corps n’en fabrique plus.
Le diabète type II : il concerne 90 % des diabétiques et touche généralement les personnes de plus de 40, voire 50 ans. Ce diabète est appelé diabète non insulinodépendant. L’augmentation du taux de sucre dans le sang peut être liée à deux choses : le pancréas fabrique toujours de l’insuline mais en quantité insuffisante et/ou l’insuline fabriquée fonctionne mal (on parle d’insulino-résistance). Ce diabète est souvent lié à un problème d’obésité et de sédentarité.
Quelles sont les causes d’apparition d’un diabète ?
L’hérédité : le diabète n’est que partiellement héréditaire.
Pour un diabète de type I, si l’un des parents est diabétique, seuls 3% de ses enfants seront porteurs de cette maladie ; si les 2 parents sont porteurs, le pourcentage ne s’élève qu’à 30 %. Une preuve évidente que les gènes entrent peu en compte dans ce type de diabète : pour des vrais jumeaux (qui ont donc les mêmes gènes) si l’un des enfants est porteur du diabète, son jumeau aura seulement 30 % de risques de développer également un diabète.
Pour un diabète de type II, on parle plutôt de prédisposition, d’une plus forte composante familiale avec souvent dans la famille des parents, oncles, grands-parents… qui ont eu du diabète. Toutefois, cette composante héréditaire est loin d’être la cause principale.
Le mode de vie
Les véritables raisons de l’explosion actuelle des cas de diabètes sont surtout liées à des problèmes de surpoids, de sédentarité et d’alimentation souvent trop riche en graisses.
Il est bon de spécifier toutefois que tous les surpoids ne sont pas liés au diabète : en effet, les graisses présentes sur les jambes (fesses, cuisses) modifient peu la sensibilité à l’insuline. Par contre, celles situées au niveau de l’abdomen augmentent l’apparition de l’insulino-résistance. D’ailleurs, tous les nutritionnistes peuvent le confirmer, « la bouée » installée au niveau du ventre est souvent l’un des premiers symptômes d’évolution du diabète type II.
Le stress vécu de façon chronique est également accusé de favoriser la survenue d’un diabète. En effet, le stress active les glandes corticosurrénales qui sécrètent du cortisol en excès. Cet excès de cortisol peut être à l’origine d’une insulino-résistance.
Certains médicaments peuvent aussi favoriser l’apparition d’un diabète, comme la cortisone ou les contraceptifs.
La maladie : certaines infections (grippe, angine…), un traumatisme ou un choc, une affection chronique, une intervention chirurgicale peuvent modifier la sensibilité à l’insuline.
Peut-on prévenir le diabète ?
Il est effectivement possible de prévenir un diabète de type II en ayant une bonne hygiène de vie.
En 10 ans, la prévalence de l’obésité chez l’adulte a doublé dans les pays industrialisés, passant de 8,5 % en 1997 à 13% en 2006. De plus, de nombreux travaux scientifiques ont montré qu’un tiers des obèses étaient diabétiques.
La prévention du diabète type II passe donc par une lutte contre le surpoids.
Cette lutte contre le surpoids commence par une alimentation équilibrée mais aussi par une activité physique régulière.
Des études ont démontré, par exemple, qu’une diminution de 5% du poids permettait d’améliorer la glycémie.
D’autres études ont démontré qu’une réduction de 35 % des apports lipidiques améliorait la sensibilité à l’insuline. En effet, pour éviter de devenir diabétique, il ne suffit pas de réduire ses apports en sucres (comme beaucoup le pensent encore) mais il faut aussi limiter sa consommation en lipides, et notamment en lipides saturés (graisses animales).
Un autre essai clinique publié récemment dans une revue américaine confirmait l’importance de l’activité physique. 3234 adultes ayant une intolérance au glucose (stade précurseur d’un diabète) se sont vus proposer 2 types de traitements : soit des médicaments, soit un programme d’exercice de 30 minutes par jour, avec, dans les 2 cas, un régime alimentaire équilibré. A la fin de l’essai, les risques de développer un diabète étaient deux fois moins élevés chez ceux qui avaient changé leur mode vie (activité physique) que chez ceux qui avaient pris un traitement médicamenteux !
Il est donc clair qu’un mode de vie sain, avec une alimentation équilibrée, une activité physique régulière sont les meilleurs moyens pour lutter contre l’apparition d’un diabète de type II.
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