L’ostéoporose : des os de plus en plus fragiles
Publié le 20 mars 2014 à 00:00
Pourquoi nos os se fragilisent-ils avec l’âge, entraînant ainsi de plus grands risques de fractures ?
L’évolution des os tout au long de notre vie
L’ostéoporose touche plus de 3 millions de femmes en France et près de 800 000 hommes.
Une femme sur trois et un homme sur cinq est touché par ce phénomène de destruction progressive des os qui fragilise le squelette et le rend prompt à se briser.
Un os, ça vit !
Un os est en permanence en transformation. Il contient différents types de cellules et notamment des ostéoblastes et des ostéoclastes. Les premières fabriquent la matrice osseuse, tandis que les deuxièmes détruisent les cellules osseuses. Ce renouvellement incessant permet à l’os d’être solide tout en gardant une certaine souplesse qui lui permet de résister aux chocs.
L’activité des cellules en fonction de l’âge
Jusqu’à 25 ans, l’activité des ostéoblastes est prédominante : elle permet de former un capital osseux qui sera bien utile pour la suite. Ce capital dépend de l’hérédité (à 70%), mais également de nombreux facteurs environnementaux comme l’alimentation (alimentation riche en calcium et en vitamine D), l’activité sportive régulière, le poids (la maigreur est souvent précurseur d’ostéoporose importante).
De 25 à 50 ans : l’activité des ostéoblastes et des ostéoclastes est équilibrée. Le capital osseux acquis auparavant reste à peu près stable. La masse osseuse commence à décroître progressivement à partir de 40 ans, à hauteur de 3% jusqu’à la ménopause.
A partir de la ménopause, chez les femmes, la masse osseuse diminue très rapidement les premières années (de l’ordre de 1 à 2 % par an). Puis cette diminution sera plus lente, mais la densité osseuse aura en moyenne baissé de 40% chez la femme de 80 ans.
Chez l’homme, l’ostéoporose apparaît plus tardivement, avec, chez les octogénaires, une perte osseuse moyenne de 25%.
Plus la masse osseuse est faible, plus le risque de fracture est élevé. L’importance de la perte osseuse chez la femme par rapport à l’homme explique le fait que la femme âgée ait beaucoup plus de fracture que l’homme.
Comment déceler l’ostéoporose ?
Les premiers signes d’alerte sont repérés après une fracture suite à un choc plutôt modéré : généralement, cela indique une fragilité osseuse.
Le plus souvent, il s’agit d’une fracture du poignet. Hélas, dans la majeure partie des cas, on soigne la fracture du poignet en oubliant de vérifier un éventuel début d’ostéoporose qui pourrait expliquer cette fracture.
La perte de taille doit également être un indice d’ostéoporose : la perte de 3 cm ou plus devrait systématiquement donner suite à des examens approfondis pour détecter et soigner l’ostéoporose car elle résulte très probablement d’un tassement vertébral.
Lorsqu’on soupçonne la présence d’ostéoporose, l’examen prescrit s’appelle l’ostéodensitométrie ou densitométrie osseuse. Cet examen mesure la densité de l’os, c’est-à-dire son contenu minéral.
Cette méthode est indolore et consiste à envoyer des rayons X en direction de l’os (généralement sur la colonne vertébrale et/ou le col du fémur), ce qui permet de mesurer la densité osseuse. L’irradiation est très faible, dix fois moindre que pour une radiographie classique.
Cet examen est remboursé à 70% par la sécurité sociale pour tous les patients présentant des facteurs de risque (prise de corticoïdes de façon prolongée, fracture sans traumatisme majeur).
Il existe également une nouvelle méthode pour étudier la densité osseuse : densitométrie par ultrasons. Cette nouvelle technique suscite beaucoup d’intérêts car elle est peu coûteuse et n’induit pas d’irradiation. La mesure se fait au niveau du calcanéum (os du talon) qui reflète le statut osseux général du patient.
Quelques règles d’hygiène de vie pour prévenir l’ostéoporose
Ne pas manquer de calcium
L’Inpes (Institut de prévention et d’éducation pour la santé) conseille la prise de 3 produits laitiers minimum par jour.
La teneur en calcium varie fortement d’un produit laitier à l’autre : les fromages à pâte dure type Emmental (356 mg pour une portion de 30 g), Beaufort (312 mg/portion) et Cantal (291 mg/portion) sont ainsi de bien meilleures sources de calcium que le lait (114 mg/100 ml) ou le fromage blanc (126 mg/100 g).
Sachez que les anchois ou sardines à l’huile sont également de bonnes sources en calcium (200 mg pour 100 gr d’anchois et 400 mg pour 100 gr de sardines).
Pensez aussi à certaines eaux minérales dont les teneurs en calcium sont très intéressantes : Hépar (555 mg/l), Courmayeur (533 mg/l), Contrexéville (486 mg/l).
Certains fruits secs (abricot, figues, coing…), légumes (cresson, pissenlit, persil, épinards…) et fruits à coques (noix, noisettes, amandes…) contiennent du calcium végétal à hauteur, en moyenne, de 200 mg pour 100 gr.
Evitez les carences en vitamine D
La vitamine D favorise l’absorption du calcium et sa fixation sur les os.
L’exposition au soleil des avant-bras et du visage 30 minutes par jour garantit un apport suffisant en vitamine D.
On peut trouver également de la vitamine D dans l’alimentation, notamment dans les poissons gras (saumon, sardines), les œufs, le foie et les produits laitiers.
N’hésitez pas à faire de l’exercice physique
Toutes les études ont démontré que l’activité physique était bonne pour les os. En effet, tous les sports qui provoquent des tractions ou des à-coups sur l’os stimulent la croissance osseuse (à l’inverse des sports en décharge comme la natation ou le vélo, très bons pour le cœur, mais peu intéressants pour les os).
Chez la personne âgée, un peu d’exercice physique permet de rester souple, de garder un bon équilibre et donc de limiter les risques de chutes.
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