Pas de lien entre la survenue d’un cancer et la dépression
Publié le 07 octobre 2013 à 09:00
Une étude vient de prouver qu’il n’existait pas de lien entre l’état dépressif et la survenue d’un cancer.
Un lien entre la dépression et l’apparition d’un cancer était suspecté depuis longtemps : déjà du temps d’Hippocrate, on associait la bile noire, synonyme de mélancolie, au développement de tumeurs malignes. Cependant, cette idée n’avait jamais été étayée par des études sérieuses.
Le français Cédric Lemogne, chercheur à l’Inserm, publie des résultats dans la revue internationale The American Journal of Epidemiology qui montrent qu’il n’existait, en fait, aucun lien entre la dépression et certains types de cancers (sein, côlon, prostate, cancer des organes lymphoïdes, leucémie et cancer lié au tabac).
Pour arriver à cette conclusion, le scientifique a recueilli les données issues de questionnaires portant sur le moral de 14 203 employés d’EDF-GDF volontaires. Ces employés ont répondu à ces questionnaires tous les 3 ans durant 15 ans. Cédric Lemogne a ensuite analysé les bilans de santé de ces mêmes personnes pendant ces 15 mêmes années. Parmi les participants à l’étude, 1 119 ont développé un cancer. Après avoir croisé et analysé les résultats des questionnaires sur le moral des employés et leur état de santé, aucune donnée ne montre de lien entre un état de dépression et la survenue d’un cancer.
L’étude reconnaît toutefois que certaines maladies mentales pourraient être associées à un risque plus élevé de mortalité par cancer. En effet, l’état dépressif peut être à l’origine d’une négligence de sa personne, mais aussi de sa santé, ce qui peut aboutir à un retard de diagnostic et donc, à la prise en charge trop tardive d’un cancer.
Cette étude permettrait donc aux patients atteints d’un cancer de relativiser s’ils étaient touchés par une éventuelle dépression. Comme le précise Cédric Lemogne : « Je crois que les patients ne doivent pas s'inquiéter s'ils se sentent déprimés. Ce qui est important, c'est de bien suivre tous les traitements : contre le cancer d'une part et contre la dépression d'autre part ». Ces résultats sont d’autant plus importants que 25 % des personnes atteintes de cancers connaissent des épisodes dépressifs à l’annonce de leur maladie.
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