Plus d’une salade sur dix contaminée par des pesticides interdits depuis des décennies !

Avec 5 kg par an et par ménage, la salade est le 4^ème légume le plus consommé en France. Considérée comme un aliment sain, elle est d’ailleurs recommandée par de nombreuses brochures de l’Inpes (Institut national de prévention et d’éducation pour la santé).

Pourtant, selon une étude de l’Association Générations Futures (association de défense de l’environnement), la salade ne serait peut-être pas si saine qu’elle en a l’air : bon nombre d’entre elles contiennent des pesticides dont certains sont interdits depuis des décennies !

Des résultats qui font froid dans le dos…

Plus de 80 % des salades contiennent des résidus de pesticides

31 échantillons de salade ont été achetés dans des supermarchés de l’Oise et de la Somme (Picardie) entre le 28 mai et le 21 juillet 2015.

Sur les 31 échantillons analysés, 80,65% contiennent au moins un résidu de pesticide (25/31) et les salades testées contiennent en moyenne presque 4 résidus de pesticides chacune.

Parmi les 10 matières actives les plus fréquemment retrouvées, 7 sont suspectées d’être des perturbateurs endocriniens qui interfèrent avec le système hormonal et sont soupçonnés d’agir sur la fertilité, de perturber les systèmes métaboliques, cardiovasculaires, immunitaires, reproductifs.

Et 67,74% des échantillons contiennent au moins un résidu de pesticide perturbateur endocrinien ! (21 /31).

Des produits interdits

Dans plus de 16 % des cas, l’Association Générations Futures a même découvert des produits interdits en France.

L'étude montre ainsi la présence de DDT (interdit en France depuis 1971) dans 6,45 % des salades testées.

De même l'imidaclopride, principe actif du très controversé pesticide Gaucho, que la Fédération française des apiculteurs tient pour responsable de l'hécatombe d'abeilles, a été retrouvé dans un échantillon.

Est-ce dangereux pour la santé ?

Dans plus de 99 % des salades, les traces de pesticides sont 10 fois inférieures aux normes autorisées, ce que reconnait l’Association Générations Futures.

Ce qui inquiète les associations de l’environnement concerne plus l’accumulation de ces pesticides dans notre organisme et les risques d’effets cocktails : les molécules peuvent interagir entre elles, augmentant ainsi la toxicité.

D’où proviennent ces produits ?

Les traces trouvées proviennent en partie des sols trop imprégnés après des années d’usage de pesticides.

Mais certains produits proviennent également de l’étranger (notamment d’Espagne où le trafic de ces produits illégaux est florissant). Ces produits étant très efficaces, ils assurent de meilleurs rendements aux paysans et ainsi des coûts plus bas.

Et, comme l’a dénoncé Emmanuel Aze lors de la confédération paysanne. : « A force de toujours vouloir tout payer moins cher, on pousse les agriculteurs à dépasser la ligne jaune ».