Pollution de l’air : plus meurtrière que le sida et le paludisme
Publié le 18 juin 2015 à 15:42
Des millions de morts pourraient être évités chaque année si les normes en particules fines présentes dans l’air étaient respectées.
La pollution tue plus que le sida et le palu
Une étude parue dans «Environmental Science and Technology» et menée par des chercheurs des Etats-Unis et du Canada, vient de montrer que la pollution de l’air avait tué prématurément plus de personnes en 2010 que le sida et le paludisme réunis.
En effet, selon les données de l’OMS, 3,2millions de personnes sont décédées à cause de la pollution en 2010, tandis que le sida en avait tué 1,5 millions et le paludisme 1,2 millions. Ces décès touchent tout particulièrement les pays d’Asie, à hauteur de 72 %.
Les particules fines en ligne de mire
La pollution de l’air est particulièrement meurtrière à cause de la présence des particules fines en suspension.
En effet ces particules fines se déposent très loin dans les poumons et peuvent donc être à l’origine de maladies pulmonaires (comme l’emphysème ou le cancer), mais également d’accidents cardiaques ou d’accidents vasculaires cérébraux.
Les particules fines proviennent principalement des gaz d’échappement automobile, des émissions de gaz produites par l'industrie, mais également des poêles à charbon ou au bois dans les habitations pour cuisiner et se chauffer.
Les scientifiques ont développé un modèle informatique capable de faire un lien entre les taux de particules fines (d’une taille inférieure à 2,5 microns) et la démographie mondiale.
Ils ont ainsi cherché à déterminer de combien les différentes parties du monde devaient réduire ces particules pour abaisser la mortalité.
Leurs résultats montrent que des mesures drastiques s’avèrent nécessaires en Chine et en Inde.
L’Inde et la Chine doivent réduire de 68 % leur taux de particules fines
L’OMS recommande que les concentrations de particules fines ne dépassent pas les 10 microgrammes par litre d’air.
Pourtant de nombreux pays ne respectent pas ces normes et notamment la Chine et l’Inde (dans certaines parties de ces deux pays les concentrations dépassent les 100 microgrammes).
Selon les analyses, si ces 2 pays ne diminuent pas la densité de microparticules présentes dans l’air d’ici 2025, la mortalité augmenterait de 21 % en Inde et de 23 % en Chine.
Une réduction de 68 % du taux de particules fines dans ces 2 pays serait nécessaire pour réduire de moitié la mortalité due à la pollution.
Dans les pays moins pollués, comme les Etats-Unis, une réduction de 25% des concentrations de microparticules sauverait 500 000 vies par an.
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