Un Q.I. inférieur pour les enfants exposés aux phtalates
Publié le 12 décembre 2014 à 11:00
Des chercheurs américains ont établi un lien entre l’exposition des bébés in-utero à deux phtalates (substances chimiques présentes partout dans notre quotidien) et un quotient intellectuel plus bas d’environ sept points lorsque ces enfants ont atteint l’âge de 7 ans.
Un Q.I. plus bas de 6,6 à 7,6 points
Pour cette étude parue dans la revue scientifique américaine plosone, les scientifiques ont suivi 328 femmes enceintes ainsi que l’évolution de leurs enfants.
Les taux de 5 phtalates ont été mesurés dans l’urine des futures mères au 3ème trimestre de grossesse.
Les Q.I. des enfants ont été testés à l’âge de 7 ans.
Résultats : Les enfants exposés in-utero aux concentrations les plus élevées en dibutyle-phtalate et en di-isobutyle-phtalate présentent un Q.I. de 6,6 à 7,6 points plus bas que les enfants soumis à des taux faibles de ces 2 types de phtalates.
Comme le note Robin Whyatt, l’un des scientifiques qui a dirigé l’étude, «L'ampleur de ces différences de QI est troublante. Une baisse de six ou sept points pourrait avoir des conséquences substantielles sur la réussite scolaire et le potentiel professionnel de ces enfants.»
D’autant plus troublant, que les taux de phtalates observés dans cette étude n’étaient pas inhabituels, ils sont dans la limite de ce qui est accepté par les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (l’équivalent de notre Institut de Veille Sanitaire français).
Des phtalates présents partout
Les phtalates sont des liquides transparents, incolores, et peu odorants. Le di-isobutyle et le dibutyle phtalates en font partie, mais il en existe beaucoup d’autres.
Plusieurs phtalates sont classés comme substances toxiques et notamment comme perturbateurs endocriniens. Pourtant, bon nombre d’entre eux sont omniprésents dans l’environnement : en effet, ils sont couramment utilisés pour augmenter la flexibilité et la résistance des plastiques (PVC, tuyaux et câbles, peinture…) ou pour leurs propriétés fixatrices (laques).
En Europe, des règlementations existent déjà concernant certains de ces phtalates : bon nombre d’entre eux (mais pas tous !) sont interdits dans les jouets pour enfants de moins de 3 ans, dans les cosmétiques et dans les films alimentaires.
Pour les autres plastiques en contact avec les aliments, il existe des normes strictes pour limiter la migration spécifique des phtalates vers les aliments.
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