Des règles trop abondantes : comment traiter le problème ?
Publié le 11 juillet 2013 à 08:00
Les règles abondantes ont un impact sur la vie affective et sociale des femmes ; comment traiter le problème ?
Qu’appelle t’on des règles abondantes ?
Les règles abondantes, encore appelées ménorragies, sont caractérisées par plusieurs symptômes :
- des menstruations qui durent plus de 7 jours.
- des pertes de sang importantes nécessitant une serviette hygiénique (ou un tampon) ou plus, par heure, et ceci durant plusieurs heures.
- une douleur dans le bas du ventre.
- de la fatigue due à l’anémie (manque de fer).
Rappel sur les menstruations
Les règles correspondent à l’élimination de la paroi intérieure de l’utérus (endomètre) à la fin du cycle ovulatoire. En fait, on pourrait appeler cela « mue de l’endomètre ». En effet, lorsqu’il n’y a pas de fécondation, la chute du taux d’hormones dans le sang provoque des contractions de l’utérus qui détachent l’endomètre. Une fois les règles terminées, l’endomètre se reforme.
Les ménorragies peuvent avoir plusieurs causes :
La fluctuation hormonale qui représente la cause la plus fréquente de ménorragies. La croissance de l’endomètre et l’ovulation sont contrôlées par la sécrétion de progestérone et d’œstrogènes. Lorsque leur taux baisse dans le sang, les règles apparaissent. Mais il arrive que l’ovulation ne se produise pas, on parle alors de cycle anovulatoire (fréquents au début de l’adolescence et à la péri ménopause) : l’endomètre continue dans ce cas à croître et lorsqu’il sera expulsé par l’utérus, il sera plus long à éliminer (ce qui se traduit par des ménorragies).
Les tumeurs bénignes, comme les fibromes utérins ou les polypes (en particulier après 35 ans) peuvent être à l’origine de ménorragies.
Les traitements contraceptifs peuvent également causer des ménorragies. Les stérilets au cuivre peuvent causer des règles plus longues et plus abondantes dans les premiers mois après la pause. Les pilules contraceptives peuvent, quant à elles, être à l’origine de spotting (saignements peu importants survenant entre deux périodes de règles) ou de métrorragies (saignements non liés au cycle ovulatoire, mais beaucoup plus importants et presque permanents).
L’endométriose qui correspond à un développement anormal de l’endomètre hors de l’utérus, à l’origine de règles abondantes évacuées dans les trompes et non par voie vaginale. Des douleurs abdominales importantes caractéristiques apparaissent dans les jours qui suivent l’arrêt du saignement.
Certaines affections génitales (salpingite, cancer des ovaires), certains médicaments (aspirine, anticoagulants), des troubles thyroïdiens, une grossesse extra utérine peuvent également être à l’origine de ménorragies.
Quelles solutions contre ces règles abondantes ?
Chez des femmes ayant des ménorragies depuis l’adolescence, la prise d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), comme l’ibuprofène ou le kétoprofène, pendant les cinq premiers jours du cycle peut réduire la durée des menstruations. En effet, ces AINS réduisent le flux sanguin et atténuent les douleurs abdominales. Par contre, il faut éviter l’aspirine qui peut, à l’inverse, augmenter le saignement.
Une pilule contraceptive réduira également la durée des règles.
Le stérilet hormonal pourra également être une solution pour réduire le flux sanguin et les douleurs. Ce stérilet peut être utilisé même sans avoir eu d’enfant.
Des ménorragies d’apparition récente doivent toujours nécessiter une consultation médicale afin de trouver la cause des saignements.
Les traitements les plus courants
L’hormonothérapie reste la solution la plus courante et la plus efficace.
- sous forme de comprimés : les oestroprogestatifs de 1ère et 2ème générations, ou encore les progestatifs de synthèse.
- progestatifs diffusés directement dans l’utérus : le stérilet Mirena® est un dispositif intra-utérin implanté pour une durée maximale de 5 ans. Il amincit la paroi de l’endomètre et épaissit le mucus du col de l’utérus mais sans avoir les effets secondaires des traitements contraceptifs oraux. Il est très efficace contre les règles abondantes et peut être retiré à tout moment. Parfois, des pertes sanguines peuvent apparaître de façon aléatoire au cours des premiers mois qui suivent la pause. Il peut également être à l’origine d’acné ou de prise de poids.
Une complication courante des ménorragies est l’anémie par manque de fer (ou anémie ferriprive). Les saignements abondants épuisent les réserves de fer de l’organisme, qui ne peut plus alors fabriquer de globules rouges. Le symptôme principal de cette anémie est de la fatigue (parfois accompagnée de chute de cheveux). Une complémentation en fer règlera le problème. On en trouve sous forme de comprimés (Tardyféron®, Ferrograd®…) ou encore dans l’alimentation (palourdes et huîtres crues, moules cuites, boudin noir, foie, cœur de bœuf, porc, agneau, haricots blancs, épinards, mais aussi thym, poudre de curry, paprika, graines de sésame).
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