Sida : deux malades guéris après une greffe de moelle osseuse
Publié le 08 juillet 2013 à 06:00
Suite à une greffe de moelle osseuse, deux patients atteints du sida ne présentent plus de trace de VIH.
Dans le cadre d’un traitement pour un lymphome (leucémie), deux patients atteints du sida et sous antirétroviraux depuis des années, ont subi une chimiothérapie et une greffe de moelle osseuse. Dans les mois suivants ce traitement, la charge virale n’a cessé de diminuer jusqu’à atteindre des valeurs inférieures au seuil de détection. Les patients ont arrêté leurs traitements antirétroviraux et aucune trace de VIH n’a été détectée depuis, a précisé le docteur Timothy Henrich, du Brigham and Women's Hospital de Boston, lors de la conférence de l'International Aids Society en Malaisie.
Le docteur Henrich précise toutefois qu’il ne faut pas crier victoire tout de suite : « Ils se portent très bien. Mais cela n'indique pas encore que ces hommes sont guéris. Le virus peut revenir dans une semaine, ou six mois. Seul le temps le dira ».
Ces guérisons s’ajoutent cependant au cas de Timothy Ray Brown, un américain vivant à Berlin, qui avait subi une greffe osseuse en 2007 et qui ne présente aujourd’hui aucune trace du virus du sida.
Ces cas de guérisons renforcent l’idée que la moelle osseuse pourrait jouer un rôle dans la maladie du sida.
Les chercheurs émettent certaines hypothèses pour expliquer cette baisse de charge virale. Tout d’abord, cela pourrait être dû à la réaction greffon contre hôte, c'est-à-dire que les cellules de la greffe attaquent les cellules normales de l’hôte nettoyant ainsi les réservoirs à VIH. Une deuxième hypothèse prend en compte le fait que les patients étaient sous traitement antirétroviral avant la greffe et durant quelques temps après la greffe, ce qui protègerait les cellules du donneur de toute infection pendant leur installation dans l’organisme.
Les scientifiques restent toutefois prudents, suggérant qu’une certaine forme de virus pourrait toujours être présente dans l’organisme.
Ces résultats restent quand même très encourageants pour la recherche médicale qui, grâce à une meilleure connaissance du fonctionnement du virus du sida, va permettre de s’orienter vers un traitement réellement curatif contre ce virus.
Il reste à préciser que la greffe de moelle osseuse ne peut pas être généralisable à tous les malades atteints du sida, car elle reste un traitement très lourd avec un taux de mortalité s’élevant à 20% au bout d’un an.
Rappelons également qu’une petite fille et 14 adultes parviennent actuellement à contrôler leur charge virale sans traitement des années après leur contamination : dans leurs cas, ils avaient reçu très précocement après leur infection des antirétroviraux. Une option, actuellement indolore et sans risque, contrairement à la greffe.
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