Sida : un médicament utilisé contre l’alcoolisme pourrait s’avérer utile dans la lutte contre le sida
Publié le 19 novembre 2015 à 10:39
Un médicament déjà utilisé dans le traitement de l’alcoolisme, le disulfiram, permettrait de réveiller le virus du sida chez les personnes séropositives, facilitant ainsi son élimination définitive.
Un virus en dormance, mais toujours présent
Actuellement, on utilise des médicaments antirétroviraux (encore appelés « la trithérapie ») pour éviter le développement du virus du sida dans l’organisme des patients séropositifs.
Toutefois, ces traitements ne permettent pas d’éliminer complètement le virus de l’organisme : ils le mettent en dormance mais le virus reste toujours tapis, en latence, dans le corps des personnes traitées.
Il faut réveiller le virus pour mieux l’éliminer
Une équipe de scientifiques de l’Institut Doherty à Melbourne vient de faire paraître, dans la revue The Lancet HIV, les résultats d’une étude montrant qu’un médicament déjà utilisé pour le traitement de l’alcoolisme, le disulfiram (Espéral®), pouvait permettre de « réveiller » le virus du sida dormant dans l’organisme des patients séropositifs.
Pour parvenir à ces résultats les chercheurs ont réalisé un essai clinique sur 30 personnes séropositives sous traitements antirétroviraux. Pendant 3 jours, les scientifiques leur ont injecté des doses croissantes de disulfiram : les virus tapis dans l’organisme ont été réactivés sans que les patients ne ressentent d’effets secondaires.
Pourquoi réveiller et réactiver le virus ?
Tout simplement, parce que lorsque le virus est dormance, il est tapi dans des réservoirs de cellules difficiles à atteindre par des traitements.
Le fait de réveiller le virus, de le réactiver, permet de leur faire passer à nouveau dans le sang où il est alors plus accessible et donc plus facilement détruit par des traitements adaptés.
Réveiller le virus : juste une étape préliminaire
Réactiver le virus n’est qu’une première étape, car il faut « maintenant travailler sur la façon de se débarrasser des cellules infectées » explique Sharon Lewin, responsable de cette étude.
L’étape suivante va consister à tester le disulfiram en l'associant à d'autres médicaments ciblant le virus lui-même.
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