Trois générations plus tard : les dégâts du Distilbène

Publié le 17 avril 2013 à 10:14

Une étude épidémiologique sur le Distilbène® va être menée en France pour la première fois.

Une grande enquête épidémiologique a été lancée en France ce mardi pour juger des effets du Distilbène® (diéthylsilboestrol), une hormone de synthèse prescrite entre 1948 et 1977 à 200 000 femmes enceintes pour éviter les fausses couches.

A partir de 1971, des cancers du col de l’utérus et du vagin, des malformations congénitales, des difficultés de reproduction, des problèmes de ménopause précoce apparaissent de façon alarmante chez des femmes de 14 à 22 ans dont la mère avait pris du Distilbène (en France, ce produit ne sera cependant contre-indiqué chez la femme enceinte qu’en 1977).

Ultérieurement, une étude américaine menée en 2006 montrera que le risque de cancer du sein chez ces femmes exposées in-utéro était doublé à l’âge de 40 ans.

Cette grande étude épidémiologique française devrait permettre d’étudier les conséquences du Distilbène sur 3 générations : les mères qui ont utilisé ce produit, leurs filles et fils exposés in-utéro, et les petits-enfants. En effet, les chercheurs soupçonnent chez les petits-enfants de possibles règles irrégulières chez les filles et des petites malformations du pénis chez les garçons (ouverture de l’urètre sous la verge au lieu d’être au bout). A la troisième génération, on détecterait également des rétrécissements de l’œsophage associés à la prise de Distilbène.

Un vaste appel à des volontaires a été lancé à destination des familles touchées par le problème du Distilbène, mais aussi à des femmes de 36 à 63 qui n’ont jamais pris ce produit (pour constituer un groupe témoin).

Toute personne, concernée ou non, peut participer à cette enquête en se connectant dès à présent et jusqu’à fin août pour répondre à un questionnaire anonyme sur le site de l'étude. Il est très important qu’un très grand nombre de personnes participent à l’étude, tant les mères qui ont pris du Distilbène que les enfants et les petits-enfants, mais aussi les témoins ayant vécu cette expérience de l’extérieur.

Les résultats sont attendus pour le début de l’année 2014.

Si vous souhaitez plus d’informations vous pouvez appeler au 05 58 75 50 04.