Trop de prescriptions d’examens médicaux inutiles
Publié le 24 avril 2013 à 03:00
Dans son rapport du mercredi 10 avril, L’Académie nationale de médecine dénonce des examens médicaux inutiles trop nombreux.
L’Académie nationale de médecine dénonce un trop grand nombre de prescriptions de bilans de santé, d’échographies, d’ordonnances de médicaments, de recours à l’imagerie lourde (scanner, IRM), voire d’interventions chirurgicales jugés parfois inutiles.
Dans son rapport, l’académie dresse un bilan sans concession de ces dérives, source d’augmentation des dépenses de santé sans pour autant apporter de bénéfices aux patients. Elle regrette notamment que l’examen clinique du patient, avec l’interrogatoire (antécédents, prise de médicaments…) ne soit pas assez minutieux. Le peu de temps qui lui est consacré, ajouté au principe de précaution, au risque de judiciarisation (multiplication des actes pour se couvrir en cas de plainte), au consumérisme médical (« j’y ai droit, j’ai payé ») explique les excès en terme d’examens médicaux.
Plusieurs réformes sont donc proposées par l’académie de médecine afin d’essayer de limiter les actes inutiles.
Elle insiste sur l’importance de s’appuyer sur l’examen clinique minutieux des patients (les étudiants en médecine devront apprendre à accentuer leur examen médical) et recommande de prescrire des tests, bilans, imageries de manière raisonnée et l’un après l’autre, au fur et à mesure de l’élimination des différentes hypothèses.
Le choix d’une césarienne ne doit plus être obligatoire si l’on attend des jumeaux ou si le bébé fait moins de 5 kg ; cela doit se discuter au cas par cas.
De même, l’imagerie médicale mériterait une réorganisation avec des plateaux communs au public et au privé, et des réunions pluridisciplinaires pour des cas difficiles.
La rémunération des activités médicales est également pointée du doigt « certaines dérives sont dues au fait que les actes techniques sont parfois mieux rémunérés que les actes intellectuels, il faut certainement rétablir l’équilibre et valoriser le temps de la réflexion ».
L’Académie s’étonne également que l’Assurance Maladie rembourse la répétition abusive (et potentiellement nocive) de mammographies effectuées en dehors du cadre du dépistage organisé du cancer du sein.
Elle questionne également sur l'utilité des bilans de santé gratuits proposés par l'Assurance maladie. En effet, environ 600 000 personnes s'y soumettent tous les ans (notamment pour des analyses biologiques mesurant de nombreux paramètres dans le sang et les urines). «Or, une étude très récente portant sur 182 880 cas, conclut que cette pratique ne réduit pas la morbidité et la mortalité, ni globalement, ni pour les pathologies cancéreuses, ni pour les maladies cardiovasculaires.»
Pour en savoir plus sur le rapport de l’Académie nationale de médecine :
- Publicité -
- Publicité -