L’urticaire
Publié le 23 février 2015 à 11:00
L'urticaire est une maladie relativement courante, puisque une personne sur cinq a, au moins une fois dans sa vie, une crise d’urticaire. Un article pour comprendre le déclenchement des crises, les causes de cette pathologie, le diagnostic, les traitements, la prévention…
Qu'est ce que l'urticaire ?
L’urticaire est une maladie de peau qui se caractérise par une éruption de papules, associée à de fortes démangeaisons et à une sensation de chaleur localisée, qui rappelle un peu la piqûre d’ortie.
Urticaire vient d’ailleurs du mot latin « urere » qui signifie « brûler ».
L’urticaire est bénigne dans la majeure partie des cas. Elle peut être généralisée (on parle alors d’urticaire géante), mais, le plus souvent, elle est localisée dans une région précise du corps.
L’urticaire apparaît sous 2 formes :
• Des crises isolées qui se résorbent en quelques minutes ou en quelques heures : on parle alors d’urticaire aiguë.
• Des crises qui peuvent réapparaître régulièrement pendant plus de 6 semaines : on parle alors d’urticaire chronique.
Symptômes de l'urticaire
L’urticaire se manifeste sous forme de papules rouges ou rosées qui sont des élévations de la peau, bien limitées et en relief, de diamètre inférieur à 1 cm. Ces papules ne contiennent pas de liquide ni de pus, ce qui les distingue des pustules.
Les papules peuvent se regrouper pour former des plaques plus ou moins étendues.
Ces manifestations cutanées sont fréquemment associées à des démangeaisons, du type piqûre d’ortie (d’où le nom urticaire).
Exceptionnellement, il arrive que l’urticaire ne touche pas que la peau et s’étende en profondeur ou gagne les muqueuses : on parle alors d’œdème de Quincke qui siège principalement sur le visage et qui peut être très dangereux notamment s’il atteint la gorge.
L’urticaire est due à l’activation d’une catégorie de globules blancs, les mastocytes. Ces cellules contiennent de l’histamine impliquée dans les réactions inflammatoires. Lorsque les mastocytes sont activés, l’histamine est libérée : cela entraîne la vasodilatation et la perméabilité des capillaires sanguins, à l’origine de l’érythème (rougeur) et de l’œdème (gonflement).
En se liant à des récepteurs nerveux de la peau, l’histamine est également responsable de la démangeaison intense.
Les causes de l'urticaire
Beaucoup de personnes imaginent que l’urticaire est toujours d’origine allergique. En fait, il n’en est rien, la plupart des urticaires ne sont pas d’origine allergique mais juste une réaction à un contact avec une substance ou à une exposition à des conditions physiques particulières.
La plupart des personnes qui présentent une urticaire non allergique ont simplement une fragilité des mastocytes qui sont plus sensibles et qui libèrent plus facilement de l’histamine.
Différents facteurs peuvent déclencher une urticaire
- dans la jeune enfance, une infection virale telle une bronchite, une angine, une otite ou un simple rhume peut entraîner une crise d’urticaire.
- des facteurs alimentaires : les urticaires alimentaires sont exceptionnellement d’origine allergique. Ils sont plus souvent provoqués par l’absorption d’aliments qui contiennent une grande quantité d’histamine (fromages, saucisson, tomates…) ou d’aliments histamino-libérateurs, c’est-à-dire capable d’activer les mastocytes (fraise, banane, chocolat, blanc d’œuf, noix, charcuterie, crustacés…).
- des facteurs environnementaux : l’urticaire est alors provoquée par un stimulus physique qui libère l’histamine, comme le froid, la chaleur, l’eau, l’émotion, le stress, la sudation, les frottements… Certaines plantes (ortie), certains animaux (méduse), le latex, les produits de nettoyage peuvent déclenchés des urticaires de contact.
- des médicaments : les urticaires médicamenteuses allergiques sont rares et ne représentent que 5 % des cas d’urticaires médicamenteuses. Ces réactions allergiques surviennent dans les quelques minutes qui suivent l’absorption du médicament et les signes sont souvent très graves (œdème de Quincke). Les urticaires médicamenteuses non allergiques sont plus fréquentes et dues à la toxicité directe de certains médicaments (aspirine, anti-inflammatoires non stéroïdiens, codéine, morphine…) sur les mastocytes.
- Certaines maladies semblent également liées au déclenchement d’urticaire, comme des pathologies hormonales ou de la thyroïde.
Diagnostic
L’urticaire est généralement diagnostiquée par l'examen de la peau.
Le médecin pose ensuite de nombreuses questions pour essayer de trouver ce qui a déclenché cette urticaire : quand l’éruption a-t-elle commencé ? Qu’avez-vous mangé ? Avez-vous pris un nouveau médicament ? Vous êtes-vous fait piquer ?...
Si votre médecin soupçonne une origine allergique, il vous dirigera vers un allergologue pour faire des tests.
S’il soupçonne une maladie sous-jacente (thyroïde, problèmes hormonaux…), une prise de sang peut être demandée.
Malgré toutes ces questions, dans la moitié des cas, la cause de l’urticaire ne sera pas identifiée.
Traitements
Lorsque la cause est trouvée, la suppression de l’origine de l’urticaire entraîne généralement la guérison.
En revanche, lorsqu’on ne trouve pas l’origine de l’urticaire, il faut se contenter de traitements symptomatiques.
Quel que soit le type d’urticaire, le traitement repose sur la prise de médicaments antihistaminiques anti-H1, qui inhibent la libération de l’histamine à partir des mastocytes : cétirizine (Zyrtec®, Virlix®), fexofenadine (Telfast®), lévocétirizine (Xyzaal®), desloratadine (Aerius), ébastine (Kestin®), loratadine (Clarityne®). Ces médicaments sont généralement bien tolérés, mais pour éviter une possible somnolence, il est conseillé de les prendre le soir.
Les corticoïdes sont, par contre, fortement déconseillés en raison du risque de dépendance voire d'aggravation progressive de l'urticaire.
En cas d’œdème de Quincke, un traitement d’urgence est prodigué à base d’adrénaline.
Prévention
En cas d’urticaire physique ou de contact, il faut, bien évidemment, éviter le plus possible ce qui entraîne l’urticaire (la chaleur, le froid…).
Il convient également de limiter les médicaments pouvant entraîner la libération d’histamine : ainsi, on privilégie le paracétamol aux anti-inflammatoires non stéroïdiens et à l’aspirine.
Les patients qui se savent très allergiques et qui ont des risques de développer un œdème de Quincke doivent avoir tout le temps avec eux un kit d’auto-injection d’adrénaline (Anahelp®, Anapen®) qu’il faut injecter dans la cuisse en cas d’urgence.
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