Les UV artificiels : prudence !
Publié le 21 mai 2013 à 10:00
Le 24 mai, la journée nationale de prévention et de dépistage du cancer de la peau est l’occasion de mettre en avant les risques du bronzage en cabine. Zoom sur les ultraviolets artificiels montrés du doigt par les médecins et les dermatologues.
Que se passe-t-il dans une cabine de bronzage ?
- Le principe d’une séance d’UV : les cabines à UV artificiels projettent des rayons UVA qui pénètrent profondément dans le derme et l’épiderme. En revanche, elles ne libèrent aucun UVB ni infrarouge. L’intensité des rayons émis est comparable à celle du soleil sur une plage sans protection.
- Ne pas confondre avec la luminothérapie : comme nous perdons 50% d’ensoleillement en hiver (8h de soleil en hiver contre 14 à 16h en été), le besoin de lumière en hiver est nécessaire. Mais attention, il ne faut pas confondre les séances d’UV avec celles de luminothérapie qui nourrissent le corps en lumière et non en UV. La lumière blanche aide à faire le plein de lumière bénéfique pour l’organisme et le moral.
- Les UV ne rechargent pas en vitamine D : on entend parfois que les séances de bronzage artificiel rechargent l’organisme en vitamine D mais c’est faux ! ce sont les UVB, absents dans cabine à UV, qui aident à synthétiser cette vitamine indispensable aux os.
Pourquoi les UV artificiels sont-ils dangereux ?
- Les cellules trinquent ! La peau est agressée par les rayons qui pénètrent jusqu’au noyau des cellules où ils altèrent la structure ADN. Les cellules s’endommagent de manière irréversible, des mutations génétiques peuvent apparaître et les cellules touchées ne suivent plus leur cycle normal.
- Un mal caché : dans une cabine, les signaux d’alerte tels que les rougeurs, les coups de soleil n’existent pas car ils sont déclenchés par les UVB, absents des cabines. Contrairement à une séance de bronzage sur la plage, la chaleur due aux infrarouges est masquée par un rafraichissement permanent de la cabine. Tout est fait pour que vous ne ressentiez aucun avertissement du danger.
- Attention aux addictions : sur un plan dermatologique, les UV des cabines n’ont pas d’effets bénéfiques sur la santé. En revanche, ils en ont sur le mental. Certaines personnes deviennent vite « accros » aux séances de bronzage. Les plus grosses consommatrices sont les citadines entre 30 et 40 ans, en quête de bien-être permanent. La sensation de chaleur agréable, conduit les utilisatrices dans une spirale de consommation à haut risque, une addiction comportementale dangereuse pour la santé.
- Halte aux idées reçues ! Les séances d’UV ne préparent pas la peau au soleil. Les cellules qui fabriquent la mélanine (pigment qui donne le ton hâlé à la peau bronzée) ont besoin de tout le spectre solaire pour être stimulées (UVA+ UVB). De plus, certaines pensent à tort que le bronzage en cabine les protège du « vrai » soleil et renouvellent moins les applications de protection solaire en extérieur. Une grosse erreur !
Les effets cancérigènes avérés des UV artificiels
Selon les médecins et les dermatologues, les séances d’UV augmenteraient le risque de cancer de la peau.
- Les effets cancérigènes : l’exposition aux UV, artificiels ou naturels, accélère le vieillissement prématuré des cellules de la peau. Selon les médecins, les UV des cabines sont cancérigènes, toutes les études l’affirment. Depuis un rapport présenté par le Centre International de Recherche contre le Cancer en juillet 2009, l’Académie de Médecine a déclassé les UV artificiels de catégorie « probablement cancérigène » (catégorie 2A) à la catégorie 1, la plus cancérigène.
Selon une étude* publiée début avril 2012 dans la revue Mayo Clinic Proceeding, il existe bien une association entre l’irradiation UVA et le risque de cancer de la peau. En effet, selon cette étude, le nombre de cancers de la peau connaît un accroissement considérable chez les moins de 40 ans aux Etats-Unis depuis les dernières décennies*. Selon eux, cette explosion des cancers de la peau chez les jeunes adultes s'expliquerait par un usage accru des salons de bronzage, surtout chez les femmes. (SOURCE www.syndicatdermatos.org).
*Des chercheurs ont analysé les statistiques des patients âgés de 18 à 39 ans diagnostiqués pour la première fois d'un mélanome entre 1970 et 2009. Ils ont constaté que, durant cette période, l'incidence de ce cancer a été multipliée par huit chez les jeunes femmes et par quatre chez les hommes. Selon cette étude, cette évolution serait liée à l’utilisation des cabines de bronzage.
- Comment repérer un mélanome ? Le mélanome est la forme la plus grave du cancer de la peau. Il est le résultat d’une exposition abusive au soleil et/ ou aux cabines de bronzage. Il s’agit d’une tumeur maligne dérivée des cellules qui fabriquent la mélanine. En France, ce type de cancer très grave touchant 8000 personnes par an se développe à vitesse grand V et cause pas moins de 1500 décès chaque année. 70% des mélanomes surviennent sur la peau et 30% sur des grains de beauté. Si une tâche apparaît de forme irrégulière ou si un grain de beauté s’agrandit, change de forme ou de couleur, consultez rapidement votre médecin ou votre dermatologue.
Bon à savoir
Le 24 mai 2012, la journée nationale de prévention et de dépistage des cancers de la peau à l’initiative du syndicat des dermatologues-vénéréologues est l’occasion de mieux connaître les dangers du soleil et des UV en général. Faites-vous examiner dans l’un des centres d’accueil ouverts ce jour là. Toutes les informations sont sur www.syndicatdermatos.org.
Faut-il renoncer aux séances d’UV ?
Compte tenu de l’augmentation des risques de cancer de la peau, le mieux est d’éviter les séances d’UV artificiels. Si vous êtes adepte du bronzage en cabine, vérifiez si votre institut respecte les règles à la lettre. Prenez néanmoins quelques précautions.
- Les peaux claires : aucun UV. Que ce soit en cabine ou sur la plage, les peaux claires ne supportent pas les UV. En plein air, protégez votre peau avec des produits solaires à haute protection. Oubliez les séances en cabine, les instituts et les centres de bronzage obéissent à une loi interdisant le bronzage en cabine aux mineurs et aux sujets à peau claire.
- Procédez par étapes : les peaux mates ne sont pas exclues des dangers de ce type de séance, il faut procéder par étapes. Les inconditionnelles du bronzage en cabine doivent être prévenues des dangers et réduire la fréquence et la durée des séances en fonction de leur type de peau. Le risque zéro n’existe pas, respectez les règles !
Si vous faites des séances d’UV : les règles à respecter.
- La fréquence des séances est importante, les instituts parlent de 30 à 60 séances de 15 minutes par an maximum alors que les médecins n’en conseillent pas plus de 10 par an (au delà les risques de cancer sont nettement augmentés, surtout avant 30 ans). Trouvez le bon équilibre en fonction de votre type de peau.
- N’utilisez aucun cosmétique ni accélérateur de bronzage avant une séance d’UV en cabine.
- Portez des lunettes de protection spéciales.
- Restez toujours sous le contrôle d’un professionnel et n’hésitez pas à demander la fiche de contrôle de l’appareil pour vérifier les réglages récents. On n’est jamais trop prudent !
Pour en savoir plus sur le bronzage en cabine :
www.syndicatdermatos.org (syndicat national des dermatologues-vénéréologues)
www.snpbc.org (syndicat national des professionnels du bronzage)
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