Vincent Lambert : La cour européenne a décidé l’arrêt des soins

Des années de procédures

Vincent Lambert est tétraplégique et dans un état végétatif depuis 2008 ans, suite à un accident de moto.

Rachel Lambert, la femme de Vincent Lambert avait demandé, début 2014, l’arrêt des soins pour son mari, afin de le laisser partir dans le calme : « le laisser partir est un geste d’amour », avait-elle déclaré à ce moment-là.

Pourtant, la justice s’était opposée à cette euthanasie passive le 16 janvier 2014, obligeant donc l’hôpital de Reims à poursuivre le traitement et le maintien en vie artificielle de Vincent Lambert.

Rachel Lambert avait donc décidé de faire appel.

La décision finale

Le résultat de cet appel a été rendu ce matin par les 17 magistrats de la Grande chambre, l'instance la plus solennelle de la Cour européenne des droits de l'Homme, qui ont statué en faveur d'un arrêt de l'alimentation et de l'hydratation de Vincent Lambert.

12 des 17 magistrats de la Grande chambre ont donc estimé que l'arrêt des soins ne constituait pas une "violation" de l'article 2 de la Convention européenne des droits de l'homme relatif au droit à la vie ». 

« La Cour est arrivée à la conclusion que la présente affaire avait fait l'objet d'un examen approfondi où tous les points de vue avaient pu s'exprimer et où tous les aspects avaient été mûrement pesés tant au vu d'une expertise médicale détaillée que d'observations générales des plus hautes instances médicales et éthiques », détaille l'arrêt.

Une nouvelle procédure pourrait-elle encore être mise en place ?

Les parents de Vincent Lambert ont toujours refusé l’arrêt des traitements pour leur fils et ils ne comptent donc pas arrêter leur combat, malgré ce nouvel échec judiciaire.

Même si la décision qui vient d'être rendue par la Grande Chambre est définitive et sans recours, les avocats des parents de Vincent Lambert ont fait savoir qu'ils comptaient attaquer sur un autre point de droit : ils réclament une nouvelle procédure collégiale sur le sort de leurs fils, faisant valoir que le docteur Eric Kariger, le chef de service qui avait porté le processus de fin de vie, ne travaille plus aujourd'hui à l’hôpital de Reims et que c’est lui qui avait demandé l’arrêt de l’alimentation. La décision d'arrêt de l'alimentation « a été prise par un médecin et ne peut être mise en œuvre que par ce médecin » fait valoir leur avocat.

Par ailleurs les parents de Vincent Lambert réclament également une nouvelle expertise car ils affirment que Vincent a recommencé à « déglutir », qu’il verse des larmes et cligne des yeux parfois. Selon les médecins, ces gestes ne sont que des mouvements réflexes.

Ces nouvelles procédures pourraient-elles retarder la fin de vie de Vincent Lambert ? Une chose est certaine, toutefois, c’est que l'avis rendu par la Cour européenne des droits de l'Homme fera jurisprudence.