Les yeux rouges : plusieurs causes possibles
Publié le 27 septembre 2012 à 18:00
Vos yeux vous piquent, ils sont rouges, peut-être même collés le matin ? Difficile d’identifier d’où provient cette gêne oculaire. Voici quelques petits indices pour savoir de quel type de conjonctivite vous souffrez et surtout comment la soigner.
La conjonctivite virale
La conjonctivite virale est la plus courante (due à un adénovirus que l’on retrouve dans les pathologies ORL). L’œil est rouge, avec un écoulement clair. Des picotements sont ressentis la plupart de temps et les paupières peuvent être gonflées. Très souvent les 2 yeux sont atteints.
Cette conjonctivite est très contagieuse et est observée dans un contexte d’épidémie virale. Il faudra donc respecter des règles strictes d’hygiène dès les premiers symptômes : ne pas se frotter les yeux, se laver régulièrement les mains, éviter le maquillage au niveau des yeux, ne pas porter de lentilles de contact.
Le traitement
Il reposera sur un lavage oculaire avec une solution apaisante et antiseptique (borax / acide borique « Dacryum », « Dacudoses »). Le nettoyage des yeux devra se faire de l’intérieur vers l’extérieur de l’œil (afin de limiter l’infection). A la suite du nettoyage, on instillera un collyre antiseptique plusieurs fois par jour (hexamidine « Désomédine » ou céthexonium « Sédacollyre »).
La conjonctivite allergique
L’œil est rouge et un prurit (démangeaison) important est ressenti, surtout au coin de l’œil. Les sécrétions sont blanchâtres. Elle peut s’accompagner d’une rhinite (due également à un problème allergique).
Cette conjonctivite est due à un allergène (acariens, pollens, poils d’animaux…). Il faudra également faire attention à certains collyres contenant du chlorure de benzalkonium, qui peuvent être à l’origine de conjonctivites allergiques !
Le traitement
Il débutera par l’éloignement de l’allergène. Ensuite, comme pour les conjonctivites virales et bactériennes, un lavage oculaire sera nécessaire (Dacryum), avant d’instiller 6 fois par jour un collyre anti-allergique à base de cromoglycate de sodium (« Opticron », « Ophtacalmfree »…) ou à base de lévocabastine (« Levofree », « Allergiflash »). Il est préférable d’utiliser des collyres unidoses ou sans conservateur en raison de l’effet allergisant des conservateurs (comme le chlorure de benzalkonium).
Si les symptômes sont très gênants, on pourra ajouter un traitement anti-allergique par voie orale à base de cétirizine par exemple.
La conjonctivite irritative
L’œil est rouge et la personne ressent une gêne. Ces symptômes sont souvent associés d’un larmoiement modéré, de picotements, mais jamais de démangeaisons.
Cette conjonctivite survient après une exposition à des agents irritants : piscine, produits chimiques, fumée, poussière, port de lentilles, manque de sommeil…
Le traitement
Il consistera à un nettoyage des yeux 2 à 4 fois par jour (avec du sérum physiologique ou une solution antiseptique et apaisante « Dacryum», « Dacudoses »). On utilisera ensuite un collyre anti-irritations à base de plantain (Sensivision), d’acide salicylique (Antalyre, Sophtal) ou d’euphrasia (Homéoptic).
La sécheresse oculaire
Les yeux sont rouges et secs, avec des picotements associés à des sensations de brûlure. Parfois il existe un larmoiement réflexe car l’œil compense la sécheresse oculaire par une production excessive de larmes. On peut également constater une augmentation de la fréquence du clignement des paupières.
Certains facteurs favorisent cette sécheresse oculaire : l’âge, le sexe (les femmes ménopausées), l’air climatisé, le travail sur écran, la fumée, le soleil, certains médicaments…
Le traitement
Il aura pour objectif de lubrifier l’œil.
- Dans les cas de sécheresse oculaire légère, on utilisera des larmes artificielles à base de chlorure de sodium (« Larmes artificielles », « Unilarm », « Larmabak »), qu’il faudra instiller 3 à 6 fois par jour, en fonction des besoins.
- Pour les formes de sécheresse oculaire modérée, on utilisera des gels de polymère de cellulose (« Celluvisc ») ou de povidone (« Aqualarm », « Refresh », « Lacrifluid », « Fluidabak »).
- Pour les formes de sécheresse oculaire sévère, on recourra à des gels de carbomère (« Civigel ») ou à de l’acide hyaluronique (« Vismed »).
Les formes en gel contiennent des produits qui retiennent l’eau, formant ainsi un film durable et stable à la surface de l’œil (ce qui évite de renouveler trop souvent les instillations).
L’hémorragie sous-conjonctivale
L’œil est tout rouge, comme rempli de sang. Ce symptôme est très impressionnant mais peu inquiétant et, en général, sans gravité. Ceci est juste lié à une fragilité des vaisseaux sanguins oculaires. Aucune douleur ne doit être ressentie. Cette hémorragie est souvent due à une toux ou à un effort important.
Toutefois si l’épisode d’hémorragie oculaire se renouvelle souvent, si une douleur apparaît ou si la vue baisse, il est nécessaire de consulter un médecin pour vérifier qu’une pathologie ne soit pas l’origine de cet œil rouge (comme de l’hypertension, par exemple).
Aucun traitement ne sera nécessaire, l’hémorragie disparaîtra spontanément en quelques jours.
Symptômes nécessitant l'urgence
Attention : Un œil rouge est souvent sans gravité. Toutefois, certains signes doivent entraîner une consultation en urgence chez l’ophtalmologiste :
- une douleur importante dans l’œil
- une photophobie (impossibilité de supporter la lumière)
- une baisse de la vision
- une impression d’éclairs lumineux ou de voile noir
- un corps étranger
- un traumatisme (choc…)
Conseils concernant les collyres
Si vous devez mettre plusieurs collyres à la suite, il faut toujours respecter un délai de 15 minutes entre les différentes instillations.
En cas de traitement avec une pommade ophtalmique et un collyre, le collyre devra être instillé en premier, puis la pommade 15 minutes plus tard.
Pour les collyres, les dates de péremption, et donc de conservation, sont courtes (de 15 jours à 2 mois, en général) : pensez à noter sur la boite, la date d’ouverture du collyre.
Un collyre doit toujours être instillé dans le cul de sac conjonctival (côté intérieur de l’œil). Il faut ensuite appuyer une minute sur le coin interne de l’œil pour limiter le passage systémique (dans l’organisme) par le canal lacrymal.
Si vous utilisez des collyres en unidoses, il faut impérativement jeter le flacon unidose après son utilisation (pas de conservation possible).
Les collyres, les gels ou les pommades peuvent entraîner une gène visuelle ; attention donc si vous devez conduire !
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