La cœlioscopie : une chirurgie très peu invasive
Publié le 26 octobre 2015 à 12:21
La coelioscopie a été une véritable révolution pour la chirurgie car elle présente de nombreux avantages, notamment en post-opératoire. Mais comment se passe exactement une opération sous cœlioscopie ? Cette méthode peut-elle être utilisée dans toutes les situations ?
La cœlioscopie, une chirurgie révolutionnaire
La cœlioscopie a révolutionné l’exploration et la chirurgie de l’abdomen. Grâce à elle, il est possible d’observer les organes et de pratiquer des interventions sans ouvrir le ventre, en pratiquant juste de petites incisions laissant d’invisibles cicatrices.
En effet, la cœlioscopie consiste à faire passer, par une petite incision dans le nombril, un trocart (un tuyau fin) contenant un endoscope (une micro-caméra) reliée à un écran pour visualiser les organes.
Lorsqu’il faut intervenir, d’autres petites incisions sont effectuées dans la paroi abdominale pour introduire des trocarts qui contiennent, cette fois, de minuscules instruments chirurgicaux.
Le chirurgien, grâce à la mini-caméra, peut guider les petits instruments chirurgicaux et accomplir son intervention en s’appuyant sur les images transmises à l’écran.
Comment cela se passe-t-il en pratique ?
La cœlioscopie est pratiquée sous anesthésie générale et nécessite, au minimum, une journée d’hospitalisation.
Comme pour toute anesthésie générale, un rendez-vous doit être pris avec l’anesthésiste avant l’intervention pour vérifier s’il existe des risques : allergies, problèmes cardiaques ou respiratoires.
Il est nécessaire d’être à jeun depuis la veille au soir.
Très souvent un tranquillisant est administré au patient avant d’être emmené en salle d’opération. Puis, dans le bloc opératoire, une perfusion est posée pour faire passer le produit anesthésiant.
Pendant l’opération, le médecin commence par injecter du gaz carbonique dans l’abdomen afin de faire gonfler la cavité abdominale pour une meilleure visualisation des organes.
Ensuite, il pratique une ou plusieurs incisions d’un centimètre au maximum, dans lesquelles seront introduits les mini-caméras et les mini-instruments.
A la fin de l’opération, on évacue le gaz carbonique, puis on recoud les incisions, le plus souvent avec du fil résorbable.
Après l’opération, le patient est conduit en salle de réveil.
En fonction de l’importance de l’opération, le malade peut sortir en fin de journée ou dans les jours qui suivent.
Des antidouleurs sont souvent prescrits par le médecin.
Existe-t-il des effets secondaires, des complications ou des contre-indications ?
De drôles de douleurs comme effets secondaires
Après une cœlioscopie, il est possible de ressentir des douleurs au niveau des épaules et de la gorge qui peuvent surprendre car leur localisation n’a rien à voir avec le lieu de l’intervention.
En fait, les douleurs des épaules sont provoquées par le gonflement dû au gaz carbonique qui entraîne une extension du haut du corps et les douleurs de la gorge sont dues à l’intubation parfois nécessaire pour des interventions longues.
De rares complications
Les complications sont très rares, mais aussi très imprévisibles. Il peut s’agir notamment d’un hématome ou d’un abcès de paroi, d’un saignement ou encore d’une blessure au niveau du tube digestif ou de l’appareil urinaire.
Une contre-indication possible
L’obésité massive peut s’avérer une contre-indication car l’envahissement graisseux peut empêcher de bien visualiser les organes.
Toutefois, pour ce même problème d’obésité, on utilise la cœlioscopie pour la pose d’un anneau gastrique.
Faut-il prendre quelques précautions après une cœlioscopie ?
Bien évidemment les suites d’une cœlioscopie sont beaucoup moins lourdes que celles d’une opération classique « à ventre ouvert », mais il convient tout de même de prendre quelques précautions.
Ainsi, il vaut mieux éviter les efforts importants dans les jours qui suivent l’intervention et ne pas porter de choses lourdes pendant 2 à 3 semaines.
De même, l’abstinence sexuelle est conseillée pendant une semaine.
Bien que les douches ne posent aucun problème, on déconseille cependant de prendre des bains jusqu’à disparition des fils.
Dans quels domaines principaux utilise-t-on la cœlioscopie ?
Pour l’exploration
On utilise beaucoup la cœlioscopie en gynécologie pour visualiser les problèmes d’endométriose, de kystes ovariens, de fibromes ou encore pour examiner les trompes de Fallope et leur perméabilité (indispensable pour la progression de l’ovule jusqu’à l’utérus).
On l’utilise également en gastro-entérologie lorsque les diagnostics n’ont pu être posés par échographie ou endoscopie gastrique ou colique.
Pour l’intervention
On pratique la cœlioscopie en chirurgie viscérale, notamment pour les traitements de l’appendicite, de la vésicule biliaire, de certaines hernies…
On utilise également cette méthode en chirurgie gynécologique pour déboucher les trompes de Fallope ou pour leur occlusion à des fins de stérilisation, pour le traitement des kystes ovariens, de l’endométriose, des fibromes utérins peu profonds ou encore de la grossesse extra-utérine…
La cœlioscopie se développe de plus en plus dans d’autres domaines (en urologie notamment) car cette méthode chirurgicale est nettement moins lourde qu’une chirurgie classique, et, en cas de complications, le chirurgien peut tout à fait agrandir l’incision et repasser sur une méthode classique.
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